« Rien ne vaut la paix », nous apprend la sagesse populaire. Et cette paix, les Maliens en ont besoin en urgence. Elle est aujourd’hui la chose la plus recherchée, le plus grand rêve des Maliens. Partout à travers le pays, on sent la soif de la paix. Les populations l’expriment d’ailleurs chaque fois qu’elles en ont l’occasion. Cette quête de la paix doit être le combat sans relâche des autorités transitoires.
L’insécurité est l’une des causes de la chute du régime IBK. L’arrivée des militaires au pouvoir a donné beaucoup d’espoir au peuple malien, les populations des zones d’insécurité surtout. On ne dit pas que les autorités actuelles ne font pas leur mieux pour le retour de la sécurité et de la paix, mais la situation n’est pas toujours rose. Au contraire, elle se dégrade chaque jour. Le nombre des villages sous embargo des terroristes augmente, le nombre des personnes déplacées aussi. Les attaques, enlèvements…sont toujours d’actualité au nord et centre du Mali.
Au centre, notamment dans le pays dogon et dans la localité de Niono, les djihadistes imposent aux populations les accords locaux de paix, qualifiés par certains « des accords de soumission ». Les populations signent, pour certaines, ces accords parce qu’elles n’ont pas le choix. Elles ont la soif de vivre en paix, mais sans protecteur, elles se sentent obligées d’accepter les diktats des djihadistes. Cela est une réalité. Partout à travers le pays, les populations, à la différence des politiques et de la communauté internationale qui tiennent au respect de la durée de la transition comme les prunelles des yeux, n’ont qu’une revendication de la part des autorités : la sécurisation des personnes et leurs biens. La région de Bandiagara a exprimé, pour sa part, sa soif de la paix, de la sécurité et du vivre ensemble la semaine dernière. Toutes les zones dans les régions du nord et du centre semblent avoir la même doléance : le retour de la paix et de la sécurité, la présence de l’armée pour sécuriser les personnes et leurs biens, le retour de l’administration partout où elle est absente…
Le gouvernement fait, certes, face à plusieurs fronts. Cependant, il est temps que les autorités entendent les cris des populations en faveur de la paix. Elles doivent redoubler d’efforts pour libérer les localités sous embargo terroristes, déployer l’armée dans les localités où elle est absente, mettre fin aux enlèvements, séquestrations, pillages de biens des populations par les forces du mal… bref, elles doivent sécuriser les personnes et leurs biens. Si la diversification des partenaires pourra amener la sécurité au Mali, les Maliens assoiffés de la paix, ne s’y opposeront pas. Les gouvernants doivent donc passer au concret.
Les populations ont aussi leurs rôles à jouer. Elles doivent aider l’armée à les sécuriser. Elles doivent également le faire en dénonçant les terroristes et leurs complices.
La communauté internationale, quant à elle, doit comprendre que le peuple malien, en majorité, n’a pas soif de la tenue des élections, mais de la sécurité et de la paix. Elle doit accompagner les autorités maliennes dans la quête de cette paix, cette quiétude.
Boureima Guindo