Les Collectivités territoriales, singulièrement les communes, doivent s’occuper de l’amélioration du cadre de vie des populations, en prenant en charge l’hygiène publique et l’assainissement (article 22 du code des Collectivités territoriales)
Les programmes majeurs (Objectifs de développement du millénaire ODM ou Objectifs de développement durable ODD) tiennent tous compte de l’assainissement. De l’amélioration du cadre de vie ou de l’hygiène publique. Les réalités du terrain ne permettent pas aux citoyens de sentir ce choix.
Les timides campagnes de certaines Organisations non gouvernementales ou associations qui interviennent dans le domaine de l’assainissement ou de l’environnement n’arrivent pas à combler le fossé qui sépare les actions des réalités que vivent les populations urbaines. En milieu rural, le problème est moindre et on se contente du peu. Un point d’eau, quelques latrines au niveau des écoles ou des centres de santé.
La fourniture de l’eau est toujours accompagnée de mesure d’hygiène qui tout en maintenant l’ouvrage en bon état, assure aux usagers un bien-être ou une santé certaine. Il s’agit de fournir de l’eau potable, propre à la consommation, à l’usage des hommes et des animaux. L’eau malgré son importance, après usage, peut être source de nuisance aussi. En plus de l’eau, les déchets solides que les habitants produisent quotidiennement, causent aussi des désagréments.
En milieu urbain, il n’est pas rare de voir les populations se disputer les espaces avec les déchets solides. Rien qu’à Bamako, la capitale, toutes les communes ont leurs quartiers, peu enviables, de montagnes d’ordures, parfois au voisinage de certaines écoles. Malgré une politique nationale d’assainissement et la présence d’une société d’assainissement, Ozone-Mali, Bamako ploie sous la charge des immondices. Aux alentours des grands marchés de la capitale, les usagers se disputent les espaces avec les immondices. Dans les quartiers, les dépôts de transit des ordures agressent quelques fois les familles avoisinantes, sans émouvoir qui que ce soit.
Dans les compétences transférées aux collectivités territoriales, l’eau et l’assainissement s’accompagnent quelques fois. La fourniture de l’eau est un service continu, tandis que l’assainissement demeure des activités ponctuelles et sans grande importance, en apparence, malgré la nuisance des déchets. Et pourtant, une ville assainie contribue à l’amélioration du cadre de vie des communautés, tout ce qui est propriété et préservation ou maintien du cadre de vie en bon état s’apparente à l’assainissement.
La fourniture de l’eau reste le service courant qui intéresse toutes les populations. Tous les acteurs se mettent ensemble, en contribuant à mettre l’eau à la disposition des populations pour les usages multiples (domestique, animaux). Après usage, il y a lieu de recycler ou de retenir cette eau afin d’éviter d’autres désagréments. Il est laborieusement proposé des stations d’épuration ou de traitement des eaux usées. Souvent, certaines activités (teinturières) produisent d’énormes quantités de déchets, avec des produits nocifs.
Le développement se fait autour de l’eau, la qualité de la boisson conditionne la santé de la population et reste capitale dans l’amélioration de la qualité et de la vie des hommes et des animaux. L’amélioration du cadre de vie des populations dépend d’un environnement sain. L’hygiène publique gagnerait mieux en dissociant l’assainissement de l’hydraulique. Ce qui n’est possible qu’avec la prise en main réelle de ceux qui ont en charge d’assumer la propreté de nos villes.
Issa Camara
Source: Essor