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Droits sexuels et reproductifs des jeunes filles : AMNESTY INTERNATIONAL EN CAMPAGNE

L’organisation humanitaire veut mettre fin aux pratiques discriminatoires de la loi pénale, réglementer la sexualité, la reproduction, éliminer les obstacles à l’accès aux services et informations sur la santé sexuelle et reproductive et donner aux personnes les moyens de vivre librement leur sexualité

amnesty international droits enfants

La Journée internationale de la femme a été célébrée samedi. En prélude à cet événement, le secrétaire général d’Amnesty international, Salil Shetty, a lancé officiellement jeudi au Népal, la campagne mondiale 2014-2015 dénommée « Mon corps, mes droits ». Elle a été officiellement lancée le même jour en fin d’après-midi dans notre pays à la « Tour de l’Afrique ».

Cette campagne est essentiellement axée sur les droits sexuels et reproductifs des jeunes, surtout des jeunes filles. L’opération qui durera deux ans (2014-2015), va s’efforcer de mettre fin aux pratiques discriminatoires de la loi pénale, de réglementer la sexualité, la reproduction, d’éliminer les obstacles à l’accès aux services et informations sur la santé sexuelle et reproductive et de donner aux personnes les moyens de vivre librement leur sexualité.

Elle va aussi entreprendre d’habiliter les personnes à revendiquer et exercer leurs droits de sorte que chacun puisse faire des choix libres et éclairés au sujet de sa sexualité et de sa procréation et exercer ses droits sexuels et reproductifs sans discrimination, coercition et violence. La campagne « Mon corps, mes droits » publiera également une série de rapports sur les pays où les droits sexuels et reproductifs sont bafoués, présentera la situation des jeunes filles forcées à épouser leur violeur et rappellera aux leaders mondiaux leur obligation de prendre des mesures concrètes, afin de garantir l’accès aux services de santé.

Au cours des deux années qu’elle durera, la campagne braquera les projecteurs sur des cas différents dans certains pays : Algérie, Burkina-Faso, Mali, Maroc, Népal, Sahara Occidental, Salvador et Tunisie. « Nous demandons aux jeunes filles et garçons de se joindre à Amnesty international pour exiger leurs droits d’être informés, de savoir, comprendre, décider de toutes les questions relatives à leur corps, se faire entendre pour le respect de leur dignité, leurs droits sexuels et reproductifs, briser le tabou au tour des questions de sexualité et oser parler », a énoncé Mlle Maïmouna Dioncounda Dembélé, la coordinatrice des actions urgentes.

« Nous avons tous le droit de prendre des décisions au sujet de notre propre santé, corps, vie sexuelle et identité sans crainte, contrainte et discrimination. Grâce à cette campagne, nous allons essayer de briser le silence et la stigmatisation qui entourent ces questions. Nous allons également travailler pour un changement tangible dans la vie des gens au Népal, au Burkina-Faso, au Salvador au Maghreb, en Irlande et au Mali », a annoncé Mme Sitan Diakité, la coordinatrice du réseau des femmes d’Amnesty international Mali.

Le directeur exécutif d’Amnesty international Mali, Saloum D. Traoré, a invité les uns et les autres à aider la situation actuelle des femmes à changer. « La barrière entre les hommes et les femmes doit disparaître. Les femmes doivent désormais pouvoir lever la tête. Elles ne doivent plus tomber dans des situations désastreuses, humiliantes et inhumaines. J’invite tous mes concitoyens à transmettre ce message d’Amnesty international dans leur famille respective », a indiqué Saloum D. Traoré.

Pour Mme Kéita Mariam Touré, la présidente d’Amnesty international Mali, le lancement de la campagne « Mon corps, mes droits » démontre la volonté de son organisation à mettre en commun des projets et programmes en partenariat avec les communautés sur la thématique des droits sexuels et reproductifs.

La campagne, explique-t-elle, permettra davantage de communiquer avec l’opinion publique, les ONG, les organismes nationaux et internationaux, les collectivités locales sur les droits sexuels et reproductifs des jeunes filles. « Nous avons aussi l’objectif de renforcer non seulement la participation des femmes et des jeunes, mais également d’obtenir l’adhésion des hommes pour une meilleure connaissance et revendication des droits sexuels et reproductifs », a estimé Mme Kéita Mariam Touré.

150 millions de filles aujourd’hui âgées de 18 ans ont été sexuellement agressées, 142 millions sont susceptibles de faire l’objet d’un mariage précoce entre 2011 et 2020. A cela s’ajoutent 14 millions d’adolescentes accouchant chaque année à la suite d’un rapport sexuel contraint et d’une grossesse non désirée, 215 millions de femmes n’ayant pas accès à la contraception, 340 millions de nouvelles infections sexuellement transmissibles, la mort de 70.000 adolescente chaque année due à des complications liées à la grossesse, 22 millions d’avortements dangereux chaque année et 3000 jeunes infectés par le vih/sida chaque jour.

Le Mali fait partie des 10 pays les plus touchés par le mariage d’enfants : Niger (75%), Tchad (72%), Bangladesh (66%), Guinée (63%), République Centrafricaine (61%), Mali (55%), Mozambique (52%), Népal (51%), Malawi (50%) et Ethiopie (49%).

S. Y. WAGUE 

 

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