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Dr Hamidou Togo, directeur national de l’économie numérique : «LE CONCOURS AMBITIONNE DE VALORISER LE SAVOIR-FAIRE DES STARTUPS»

Les travaux du premier Camp numérique ont débuté hier. Dr Togo explicite les enjeux de ce grand rendez-vous et revient sur les objectifs de la politique de développement de l’économie numérique dans notre pays.

L’Essor : Monsieur le directeur national, le département en charge de l’Economie numérique et de la Communication, à travers votre direction, vient de lancer la première édition du Camp de l’Economie numérique. De quoi s’agit-il ?
Hamidou Togo : L’idée d’organiser un concours entre les startups évoluant dans le numérique est une initiative de notre département de tutelle. En effet, le ministre, Arouna Modibo Touré, dans le souci de promouvoir le développement de l’industrie locale du numérique et de soutenir les initiatives porteuses, a lancé un appel à «projets innovants» à l’intention des startups maliennes de l’intérieur comme de l’extérieur. D’où l’organisation du présent concours appelé camp numérique.
Il a pour objectif d’explorer, repérer et évaluer les capacités et le potentiel des startups maliennes dans le secteur numérique afin de valoriser leur savoir-faire. Le programme novateur consiste à mettre 30 startups au contact d’encadreurs et praticiens expérimentés pour apprécier leurs projets et les accompagner.

L’Essor : Qui sont les participants ?
H. T. : La compétition est ouverte à toutes les startups maliennes, sans exception. Nous avons enregistré 178 dossiers de candidature. Dans ce lot, 30 ont été présélectionnés, et ce sont eux qui participeront au Boot-Camp (Camp numérique) les 17, 18 et 19 janvier. Le jury qui doit départager les candidats, est déjà mis en place. Il est présidé par le secrétaire général du ministère de l’Économie numérique et de la Communication et comprend des représentants du secteur privé et des encadreurs. Le projet est entièrement financé par le gouvernement à travers l’Agence de gestion du Fonds d’accès universel (AGEFAU), mais nous avons été assistés dans l’organisation par l’Association des sociétés informatiques du Mali (ASIM). Nous avons également des partenaires américains, français et tunisiens qui ont accepté de former nos jeunes dans les technologies comme l’Intelligence artificielle, la Big Data, …

L’Essor : Avez-vous rencontré les acteurs du secteur numérique dans le cadre de ce concours ?
H.T. : Toutes les sensibilités ont été approchées. C’est d’ailleurs, ce qui explique, en partie, le nombre élevé de candidatures et l’engouement autour du secteur du numérique considéré, aujourd’hui, comme un vecteur de l’employabilité des jeunes au Mali.

L’Essor : Quelle sera la récompense des lauréats ?
H. T. : A l’issue du concours, l’opportunité sera donnée aux meilleures startups de se faire connaître aux plans national et international. Aujourd’hui, plusieurs startups maliennes ont développé des solutions numériques très intéressantes dans divers secteurs, notamment l’agriculture, les finances, l’éducation, la santé, mais ne sont pas connues du grand public. L’une des attentes de ce programme est de les mettre en lumière. Il faut aussi ajouter qu’au bout des trois jours de compétition, les lauréats feront un voyage de promotion d’affaires dans la Silicon-Valley aux États-Unis, auprès des leaders mondiaux et de recherche de partenaires financiers.

L’Essor : Une direction est exclusivement dédiée à la réduction de la fracture numérique. Quelle impulsion cela va t-il donner à ce secteur ?
H. T. : C’est pour fédérer les différentes initiatives en matière du numérique, rationaliser les ressources financières allouées et en assurer un meilleur suivi que le gouvernement a créé la direction nationale de l’Economie numérique en décembre 2017. Donc, sa mission est d’élaborer les éléments de la Politique des télécommunications, des technologies de l’information et la communication et des postes, d’assurer la coordination et le contrôle de sa mise en œuvre. A ce titre, elle est chargée, entre autres, d’élaborer les projets de textes législatifs et réglementaires relatifs aux secteurs des télécommunications, des TIC et des postes  et d’assurer la mise en place de l’administration électronique. Il s’agit aussi de veiller à l’instauration de la confiance numérique, de contribuer à la mise en place de la poste numérique, de lutter contre la cybercriminalité  et veiller au développement des infrastructures, applications et usage du numérique. Nous coordonnons, contrôlons et suivons. Nous sommes aussi chargés de promouvoir l’innovation, la recherche et le développement du numérique.

L’Essor : Présentement, quelles sont les actions en cours dans le domaine du numérique ?
H. T. : Plusieurs actions sont actuellement en cours pour accompagner les jeunes entrepreneurs maliens qui évoluent dans le secteur du numérique, notamment le Programme «10.000 codeurs du Mali», lancé le 3 janvier dernier à la Faculté des sciences et techniques. Nous avons aussi TAIC, Tubaniso, Agribusiness & Innovation Center qui est un centre d’incubation et de développement d’entreprises innovantes développé par notre gouvernement et le groupe de la Banque mondiale pour favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs. Le Programme Afrique excelle, lancé par le ministre de l’Economie numérique et de la Communication du Mali lors du sommet Emerging Valley à Marseille est aussi une action en cours.

L’Essor : Votre mot de la fin ?
H.T. : Je remercie l’ensemble des 178 postulants et souhaite bonne chance aux 30 startups qui sont dans la course.

Propos recueillis par  Babba B.  COULIBALY

L’Essor

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