Au fur et à mesure que la durée de la transition s’égrène, le landerneau politique connaît une véritable mue. Après le coup d’Etat ayant entraîné la chute du régime démocratiquement élu du Président IBK et le décès de son principal challenger des présidentielles de 2013 et 2018, feu Soumaïla Cissé, les cartes se rebattent. Les nouveaux maîtres de la transition exclus de toute candidature aux élections présidentielles de 2022, la classe politique se voit un boulevard ouvert. Sauf que les trois principales forces politiques, le RPM, l’URD et l’ADEMA-PASJ auront du grain à moudre pour dégager leur porte étendard respectif. Car à un an des élections présidentielles prévues pour le 1er trimestre 2022, aucune de ces trois formations politiques n’ont encore de candidats naturels. Ce qui, à priori, traduit le malaise profond qui y règne.
Au sein des formations politiques, la mobilisation continue. A l’URD, les tractations sont en cours pour trouver l’oiseau de bon augure. Après la mort de Soumaïla Cissé, son fils aîné est annoncé porte-drapeau du parti. Mais, d’autres noms reviennent comme celui de Racine Thiam. Mais, Igor Diarra qui vient de poser ses valises dans le parti redistribue les cartes. Si certains estiment que Igor a honoré son engagement, probablement fait au feu Soumaïla Cissé à la veille des élections présidentielles de 2018, d’autres estiment que c’est « un gros poisson pour l’URD. Igor est un des cadres valables du pays. Il a beaucoup de chance de parvenir, son carnet d’adresse est riche ».
Sans base politique officielle, l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux sous IBK, Me Malick Coulibaly est cité en ces derniers comme prétendant au fauteuil de Koulouba. Un « cadre émérite», selon Me Cheick Oumar Konaré.
Scénario pareil pour l’ancien Premier ministre, Dr Boubou Cissé. Celui-ci avant la chute du régime se préparait déjà pour briguer la magistrature suprême de l’Etat. D’ailleurs, ses intentions présidentielles lui valent aujourd’hui des ennuis judiciaires dans l’affaire dite de déstabilisation de la sûreté de l’Etat. Certes, Dr Boubou Cissé a pris le maquis, mais il plane dans les esprits au point que l’évocation de son seul nom fait trembler la République. Ses sympathisants s’apprêtent à faire une déclaration cette semaine.
Du côté de Housseini Amion Guindo dit Poulo, la précampagne bat son plein. Du Mali profond en passant par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et d’autres capitales sous régionales, le président de la CODEM mobilise les troupes, prêt à nouer avec le « diable ». Rusé, Poulo tente de séduire. A travers un grand meeting à l’actif de sa « La plateforme « Jigiya Kura » (Espérance Nouvelle), le dimanche 07 mars 2021, au palais de la culture au sujet des réformes politiques et institutionnelles en gestation, l’ancien ministre d’IBK cherche à « rassembler tous les Maliens, tous nos concitoyens – sans aucune considération partisane au chevet de notre patrie, le Mali ».
Somme toute, l’on risque d’avoir des candidats en loup solitaire au sein des trois grands partis cités haut. Cependant, Dr Boubou Cissé, Me Malick Coulibaly, Igor Diarra, Poulo vont certainement piocher les gens dans ces grands partis.
Les jours à venir nous édifieront davantage.
Cyril Adohoun
Source: L’Observatoire