Dans un ouvrage intitulé “Dougoulenkan“, l’écrivain-chercheur Dramane Traoré démontre que la démocratie au Royaume bambara de Ségou est plus vieille que celle des Etats-Unis d’Amérique.
Dramane Traoré vient de publier son deuxième livre intitulé “Royaume de Ségou-Ségou Dougoulenkan”. Dans cet ouvrage, écrit en questions-réponses, l’auteur assène sa part de vérité sur le Royaume bambara de Ségou, la corruption dans le Mali d’aujourd’hui, sa vision de la politique.
Pour l’auteur, dans l’imaginaire populaire, quand on parle de la ville de Ségou d’antan bien avant l’époque contemporaine, certains renvoient aussi à une localité où la trahison avait pignon sur rue.
“Les gens parlent de l’histoire de Ségou sans pour autant réellement évoquer les valeurs sociétales qui caractérisaient cette ville. Pour rappel la démocratie a existé au Mali plus particulièrement dans le Royaume bambara de Ségou en 1712 avec son roi Biton Coulibaly. Tandis que la démocratie aux Etats-Unis remonte à 1774 avec Georges Washington”, soutient Dramane Traoré dans son nouvel ouvrage.
L’écrivain chercheur souligne que dans la tradition bambara de Ségou, dès la naissance d’un enfant on lui apprend dès le bas âge à ne jamais trahir, à ne jamais voler, à ne jamais toucher non plus la femme d’autrui.
“Je le dis en connaissance de cause, car je suis descendant d’une famille guerrière qui avait la garde des armes dans le Royaume bambara de Ségou et qui en sait beaucoup sur ledit royaume. Il s’agit de Bamourouba Traoré, Fakoroba Bouatou, Bako Moussa Traoré, Kokèba Samaké, Kariba Samaké, etc.”
Dans l’ouvrage, Dramane Traoré dénonce avec véhémence la corruption galopante dans notre pays.
“La corruption est un acte très ignoble, les Mandékas avec la Charte de Kurukanfuga en 1235 avaient banni cette pratique. Dans la Charte, il est bien précisé qu’aucune personne ne doit toucher à un rond de l’Etat et ne jamais trahir le peuple. Force est de reconnaître qu’aujourd’hui, ce n’est le cas dans notre pays”, regrette l’auteur. Et d’inviter nos compatriotes à respecter les valeurs d’intégrité, de probité, de respect du bien public et d’autrui qui ont fait jadis la grandeur de notre nation.
Dans l’ouvrage, Dramane Traoré exprime son admiration pour l’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Il relève que celui-ci est le descendant du roi Ngolo Diarra, qui a régné sur le Royaume bambara de Ségou de 1766 à 1787.
M. D.
Source : l’indicateur du renouveau