« L’ouvrage peut tenir sans problème jusqu’à la réparation de la partie endommagée, qui est une des 6 poutres de la passerelle, à condition qu’un gros porteur ne vienne le percuter de nouveau avant cette réparation qui ne saurait tarder ». C’est en tout cas, l’assurance donnée par le directeur national des Routes (DNR), Mamadou Nama KEITA, que nous avons rencontré, lundi dans l’après-midi.
Selon Mamadou Nama KEITA, ce sont 4 passerelles (Sogoniko, Grand marché, Kalaban coura et Sébénicoro) réalisées en 2010 par le gouvernement du Mali pour permettre aux piétons de traverser en toute sécurité les grandes artères. Mais, hélas, a-t-il regretté, parmi elles, celle de Sogoniko est couramment percutée par des gros porteurs hors gabarit, allant jusqu’à faire des fissures, comme c’est le cas actuellement.
L’auteur de la dernière agression de la passerelle a été identifié et des poursuites judiciaires sont en cours contre lui pour la réparation intégrale de l’ouvrage par ce dernier, comme le veut d’ailleurs la loi.
« À chaque fois qu’un usager de la route, s’il est identifié et reconnu auteur, endommage un ouvrage public, il lui combe la réparation des dégâts ou le remboursement intégral des frais engagés », a fait savoir M KEITA.
Dans le cas d’espèce, en attendant le règlement judiciaire, le ministre de l’Équipement, des transports et du désenclavement, Mamadou Hachim KOUMARE, a instruit à la DNR de tout faire pour réparer l’ouvrage dans les meilleurs délais.
Dans l’urgence, a-t-il noté, il avait consulté une entreprise pour évaluer le coût de réparation qui s’est avéré très cher. Alors, il a été décidé d’organiser un appel d’offres afin de démarrer les travaux de réparation le plus tôt que possible.
D’ores et déjà, il a été décidé de suspendre l’utilisation de l’ouvrage par les piétons. Et le flot des passants sera détourné vers les passages piétons proches avec l’aide des policiers pour sécuriser l’opération.
Par ailleurs, le DNR a profité de l’occasion pour fustiger le comportement de nos agents de sécurité qui laissent passer des gros porteurs dont les gabarits sont visiblement au-delà des normes. Dans la même dynamique, il a invité les agents de sécurité (police, gendarmerie, etc.) à ne laisser passer aucun véhicule dont le gabarit pourrait heurter ces passerelles hautes de 5 mètres.
M KEITA dit fonder beaucoup d’espoir sur l’application intégrale du Règlement N° 14/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005, relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les États membres de l’UEMOA, à partir du 1er juin 2016.
En effet, à compter de cette date, toutes les plateformes, générant plus de 200 000 tonnes de fret par an procèderont au pesage à l’aide de pèse-essieu et devront empêcher par tous les moyens, la sortie de l’enceinte de la plateforme, de tout véhicule chargé et non conforme audit Règlement. À défaut, les camions seront déchargés s’ils contiennent une surcharge au-delà du seuil de 35 % du poids à l’essieu, groupe d’essieux et poids total autorisé en charge (PTAC) par rapport aux limites fixées par le Règlement N° 14 augmentée d’une tolérance de 20 % ; une surcharge au-delà du seuil de 20 % du poids à l’essieu, groupe d’essieux et poids total autorisé en charge (PTAC) par rapport aux limites fixées par ledit Règlement ; un gabarit au-delà des normes résultant exclusivement du chargement du véhicule.
En tout cas, cette mesure communautaire, si elle est intégralement appliquée, permettra non seulement de protéger notre patrimoine routier, mais également d’éviter que ces passerelles soient toujours percutées par ces dangereux camions hors normes.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin
