Ce riche émirat gazier et pétrolier, aurait financé les groupes islamistes qui ont occupé le nord du Mali. IBK s’y rendra dès la semaine prochaine. Décryptage.
A la veille du voyage du président au Qatar, le riche émirat gazier suscite l’intérêt de la presse malienne. Mais le Qatar, c’est aussi un passage obligé pour le nouveau locataire de Koulouba, qui s’y rendra dès la semaine prochaine pour discuter sécurité et lutte anti terrorisme et sans doute, accords de coopération économique, si l’on en croit, la forte délégation qui accompagnera le président malien.
Petit état de 2 millions d’habitants, avec Doha pour capitale, cet émirat pétrolier a des vues sur la planète entière. Ayant abrité l’an dernier la conférence des parties (COP 18) sur l’environnement, le Qatar reste l’un des pays les plus pollueurs au monde. Sous la houlette du Cheikh Hamed Ben Khalifa Al-Thani, il cherche à étendre ses investissements mondiaux. Le Qatar aurait des vues sur l’or noir au Sahel ses réserves propres n’étant pas inépuisables, comme celle des Etats-Unis, première puissance planétaire. Le Qatar investit par ailleurs dans le football, courtise de nombreux joueurs africains, s’implique dans l’environnement, les groupes de luxe, met en avant son hôtellerie, ses palaces somptueux et attire chaque année des centaines d’hommes d’affaires et investisseurs de tout bord.
Pour les patrons de la planète et chefs d’Etat comme François Hollande, qui y a effectué une visite récente et signé de nombreux accords, le Qatar est un passage obligé. Au Mali, on se souvient que Dioncounda Traoré, ancien président de transition s’y était rendu, au plus fort de la crise et au moment où l’émirat était soupçonné de financer les groupes jihadistes au nord du Mali.
Activités internationales ?
Selon, les services des renseignements français, l’émirat aurait financé des groupes salafistes au nord du Mali. Mais lors de la visite officielle de l’ancien président de transition, Dioncounda Traoré à Doha, le 24 octobre 2012, l’émir a tenu à démentir le soutien de son pays aux rebelles du Nord.
Au début du mois d’août 2012, durant l’occupation, le Croissant rouge qatari avait aussi lancé une campagne de dons à l’adresse des nécessiteux du Nord-Mali et, en vertu d’un accord avec la Croix-rouge malienne, certains humanitaires qataris ont pu se rendre dans des villes comme Gao et Kidal.
En plus du Croissant rouge qatari, les structures telles que Qatar Charity ou la Mou’assassat Eid ont fait des pays du Sahel (et donc du Nord-Mali) l’un de leurs terrain d’intervention privilégiés. La chaîne de télévision Qatari Al Jazeera a même produit un documentaire, qui montre tout son intérêt pour le Mali.
Que va aller cherche IBK au Qatar ? Des fonds ou convaincre l’émirat de s’impliquer davantage dans la lutte anti-terroriste ? Il est certain que la démarche ne s’applique pas qu’au Qatar seul mais à tous ces pays suspectés d’accointance avec les mouvances terroristes du Sahel. Après la Mauritanie, IBK est ce week-end en Algérie avant le lointain voisin qatari.
Source: Journal du Mali