Au nom de la devise nationale : “Un Peuple- Un But- Une Foi”, le Comité de Pilotage du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale a donné audition publique des conclusions du Dialogue par la voix du rapporteur de la Commission de centralisation et de synthèse, M. Boubacar Sow. C’était le vendredi 10 mai 2024 au CICB devant le chef de l’État, Colonel Assimi Goïta, en présence du corps diplomatique, des membres du gouvernement et du CNT, du Pm et des membres du Comité de pilotage conduit par le Président Ousmane Issoufi Maïga…
THÉMATIQUE 3 : Économie Et Développement Durable
Foi de Malien qui n’est partage
On pourrait commencer le résumé de la thématique 3 par ce que dit le point 89 de la thématique 5 (Environnement international et géopolitique). Voici qui y est dit : “Conforter la position internationale du Mali sur les filières stratégiques (coton, or, bétail etc.) par une politique d’investissements massifs sur toute la chaîne de valeur, en tenant compte de nos intérêts”. Dans cette perspective toute tracée pour l’exploitation de nos ressources, les recommandations formulées par la thématique 3 reflètent bien la foi placée des Maliens en l’« économie et le développement durable». On en veut pour preuve les points suivants :
– renforcer la gouvernance et la planification économique ;
– promouvoir un développement économique durable et autocentré;
– optimiser la gestion des ressources naturelles ;
– stimuler des partenariats internationaux.
Ces quatre points cardinaux du développement économique et industriel suggèrent en même temps de : capitaliser la centralité géographique en Afrique de l’Ouest à travers la construction d’un réseau multi nodal de transport routier, ferroviaire, fluvial et aéroportuaire ; doter la recherche minière, surtout pétrolière et gazière, d’une ligne budgétaire conséquente ; renforcer et promouvoir le leadership du Mali dans les organismes et instances régionaux de gestion des ressources énergétiques et d’eaux partagées ; et assurer la navigabilité du fleuve Falémé. On retrouve ces propositions aux points 38 à 46 de la thématique 5.
Par ailleurs, dans la thématique 4, il est proposé de “constituer une banque de semences en partenariat avec le monde paysan pour faire face à la menace des organismes génétiquement modifiés (point 76/thématique 4). Ceci, comme indiqué aux points 29 à 31, de la thématique 3, dans le but d’encourager l’investissement local et la création de fonds de garantie pour l’agriculture ; de promouvoir la culture, l’artisanat et le tourisme national pour améliorer leur contribution à l’économie ; de favoriser l’émergence d’une économie locale diversifiée et durable. Ce qui va permettre à court terme, de “renforcer la fiscalité intérieure ; réduire le train de vie de l’État ; assurer l’accès des populations à l’eau partout où cela est possible à partir des cours d’eau (le fleuve Sénégal, le Sankarani, le Bani, le Sourou, etc.) et des eaux souterraines (la Vallée du Serpent, du Système Faguibine, le Tamesna, le Tilemsi, etc.) ; réhabiliter et construire des centrales hybrides pour limiter la consommation en carburant dans les centrales thermiques ; réaliser des ouvrages de retenue d’eau pour soutenir la production Agricole dans le pays (barrages, mares, points d’eau) ; élaborer des schémas directeurs d’urbanisation dans toutes les communes ; élaborer des programmes intégrés de lutte contre l’ensablement ; réhabiliter et développer des infrastructures hydroagricoles dans le pays ; aménager des ouvrages d’assainissement dans tous les cercles ; aménager des espaces verts et de jeux ; aménager et/ou réhabiliter toutes les plaines agricoles ; mettre en œuvre le Schéma national d’aménagement du territoire avec une actualisation des Schémas régionaux d’aménagement du territoire (Srat) pour le développement équilibré du pays ; créer et relancer des unités industrielles relatives aux activités économiques telles que l’exploitation du phosphate de Tilemsi, le manganèse d’Ansongo, le thé de Farako à Sikasso, l’Huicoma, la transformation des déchets solides et liquides, etc. ; promouvoir la création d’entreprises pour stimuler l’économie et réduire le chômage ; moderniser l’agriculture et renforcer les filières locales ; contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle par la création d’unités de conditionnement et de transformation et de centres de formation ; promouvoir le développement économique inclusif en soutenant les coopératives et les initiatives locales ; renforcer les capacités de production et de transformation dans les régions de production par la création de Zones économiques spéciales” (propositions 11 à 28, thématique 3).
Mais, à escompter sur ces résultats à court, moyen et long terme, il va falloir “renforcer l’implication des Maliens établis à l’extérieur pour le lobbying au service des intérêts du pays et inciter les Maliens établis à l’extérieur à investir au pays (points 59 et 60, thématique 5). Sans la participation des Maliens de l’extérieur à l’économie, il sera difficile de “développer une politique économique inclusive orientée vers une transformation structurelle des secteurs de production ; intensifier les investissements dans l’éducation, la recherche et l’innovation pour stimuler la croissance ; investir massivement dans les infrastructures et services de transport pour stimuler la production et l’accès aux marchés”. Pour contourner ces obstacles, il a été proposé la création d’une banque de la diaspora et de développer et diversifier les sources d’énergie pour assurer la sécurité énergétique du pays. Sans oublier l’extension de l’électrification rurale et de l’accès à l’énergie dans tout le pays. C’est ce qui est dit aux points 32 à 38 sur les questions économiques ou thématique 3. Du point 38 au point 41, il est fait état de la modernisation des réseaux de télécommunications pour soutenir le développement économique et technologique ; la multiplication des initiatives visant à développer les infrastructures hydro-agricoles pour promouvoir une agriculture irriguée efficace ; l’amélioration du niveau de connaissance et de prise de conscience des producteurs sur l’environnement et les changements climatiques ; la protection et l’amélioration de la gestion des ressources naturelles”. Comme quoi les Maliens sont bien conscients des ressources qu’ils possèdent et des stratégies à mettre œuvre pour capitaliser tout ce potentiel économique. On pourrait, pourquoi pas, “construire des abattoirs modernes aux normes internationales pour la production et l’exportation de viande ; et promouvoir la labélisation de la viande malienne” (points 53 et 54, thématique 5). Mais, pour cela, il faudra “renforcer les capacités d’adaptation des producteurs aux effets des changements climatiques ; faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base ; renforcer l’assainissement dans les milieux urbains ; moraliser l’obtention des permis de recherche, d’exploration et d’exploitation minière ; stimuler la création d’entreprises minières locales respectant l’environnement ; organiser les activités d’orpaillage traditionnel ; promouvoir l’exploitation pétrolière et gazière ; développer des recherches et prospections des gisements gaziers, pétroliers, d’uranium, etc. ; suivre et restaurer les sites miniers après exploitation ; informer et sensibiliser les acteurs du secteur minier au respect du code minier et ses textes d’application ; promouvoir la formation professionnelle dans le domaine minier ; créer un technopôle englobant tous les domaines de la technologie et des innovations à Tombouctou ; promouvoir la pharmacopée africaine et la médecine traditionnelle en tant que ressources stratégiques pour la souveraineté pharmaceutique et la résilience de l’économie ; nouer des partenariats stratégiques pour le renforcement de notre système de santé (thématique 3, point 42 à 51 et thématique 5, points 62 à 65).
Enfin, pour le rayonnement de l’économie malienne les délégués à la phase finale du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale ont proposé de “promouvoir l’entrepreneuriat des femmes, des jeunes et des personnes vivant avec un handicap afin de freiner l’exode rural et de contribuer à l’émergence de nouveaux pôles de développement économique ; soutenir la création d’emplois notamment pour les jeunes, afin de réduire le taux de chômage ; mettre en œuvre des programmes de formation en adéquation avec le marché du travail ; créer des écoles techniques et de formation professionnelle ; promouvoir la reconversion professionnelle en fonction des réalités du marché ; accompagner les jeunes entrepreneurs pour leur faciliter l’accès aux fonds publics dans la création d’entreprises ; développer la synergie entre les universités et les entreprises pour la recherche et l’innovation ; encourager l’entrepreneuriat et l’innovation”. De bons plans qui ne demandent qu’à mieux investir dans le capital humain par la mise en place d’un système national de formation pour les métiers du secteur minier ; qu’à mieux favoriser l’achat et la transformation de l’or et du sel gemme issus de l’exploitation artisanale ; qu’à mieux conforter la position du Mali en tant que premier producteur du coton en Afrique de l’Ouest à travers l’augmentation du rendement et l’augmentation du niveau de transformation de la graine et de la fibre du coton ; qu’à mieux soutenir les filières agricoles en promouvant le label malien ; ainsi qu’à mieux lutter contre les OGM et contrôler l’utilisation des engrais chimiques” (thématique 5, points 40 à 44).
Par ces recommandations, l’envol économique du Mali Kura pour un développement durable est rendu possible grâce aux multiples réalisation en cours sous la Transition. Ce take off, vu comme la théorie de l’avion au décollage sur piste d’aéroport symbolise l’émergence du Mali entièrement cernée par la nouvelle vision du Mali Kura. Une foi bien malienne qui n’est pas en partage. Pour de grandes œuvres d’infrastructures. À n’en pas douter. Pour sûr !
KML
Source : L’Aube