La coalition pour l’Observation citoyenne des Élections au Mali (COCEM) a rendu public le lundi dernier son rapport final sur le scrutin du premier tour de l’élection du président de la République. Elle regrette de nombreuses irrégularités ayant entaché ce scrutin.
La COCEM, une plateforme d’organisations nationales de la société civile, a pour objectif la promotion de la démocratie malienne tout en s’engageant au renforcement des acquis. Dans le cadre de cette élection présidentielle, cette plateforme s’est donnée pour mission, toujours dans le cadre du renforcement des acquis démocratiques, de déployer sur le terrain de nombreux observateurs. Ceux-ci ont eu en charge le suivi de la période de la précampagne et de la campagne électorales, voire celle postélectorale.
À l’issue du premier tour du scrutin présidentiel du 29 juillet dernier, la COCEM a tenu à féliciter les autorités maliennes pour la publication des résultats de chaque bureau de vote comme l’avaient exigé plusieurs observateurs. Mais la COCEM regrette que sur ces publications ne figurent pas les bureaux de la région de Kidal. À partir de ces documents publiés, la COCEM a procédé à ses analyses à l’issue desquels il ressort plusieurs irrégularités, notamment dans certaines localités où le nombre de votants est supérieur au nombre de cartes distribuées. Tel est le cas pour le cercle de Tin-Essako où le nombre de votants, selon le résultat, lit-on dans le rapport, est de 2 589 alors que le nombre de cartes distribuées à la date du 10 août est 2 431. Ce problème est beaucoup plus fréquent dans les circonscriptions étrangères.
À partir de ces analyses bureau de vote par bureau de vote, la COCEM remarque dans son rapport que le premier tour de l’élection présidentielle a été jalonné par de nombreuses incohérences. À la suite de cela et de façon regrettable, la COCEM n’a pas manqué à formuler des recommandations à l’endroit du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Elle suggère des vérifications afin d’apporter plus de lumières sur les situations d’irrégularités constatées dans certains bureaux de vote, notamment sur le cas de Tin-Essako et des circonscriptions de l’étranger, ensuite, de publier ces résultats de façon exhaustive dans un format exploitable par tous les acteurs dans un bref délai.
Parlant du second tour de la présidentielle, la COCEM a eu également à formuler des recommandations : « Les organes de gestion des élections, les agents électoraux et les commissions de centralisation ainsi que les autorités locales en charge du transfert des procès-verbaux doivent faire preuve davantage de rigueur dans le traitement des résultats du 2e tour de l’élection présidentielle. » Outre cela, elle recommande la publication des résultats complets de tous les bureaux de vote et cela à compter de la transmission des résultats provisoires à la Cour Constitutionnelle. En plus de ces quelques remarques, la COCEM recommande le renforcement de la capacité des agents électoraux, mais aussi de « développer un système de traçabilité des procès-verbaux bureau de vote par bureau de vote jusqu’à la Commission nationale de centralisation. »
À l’issue de la publication des résultats de ce second tour, la COCEM se réservera également le droit d’analyser les résultats et de produire un rapport d’analyse contenant ses remarques et ses suggestions.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays