Le Club des jeunes chercheurs en assurances banques finances (CJC ABF) a organisé sa toute première conférence-débat sur le thème de la dette des institutions financières internationales. C’était ce samedi 10 avril 2021 à l’Institut universitaire de gestion (IUG) de Bamako.
Placée sous le thème « Comment renforcer les systèmes financiers des Etats d’Afrique sans recourir aux dettes des institutions financières internationales ? », cette conférence-débat était parrainé par Moussa Bagayoko, conseiller à la mairie de la commune IV du district de Bamako.
Pour tenir en haleine l’assistance, les responsables du Club ont choisi Dr M’Baye Cheick Kader, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg) de Bamako.
Dans son exposé, le Dr M’Baye Kader a largement expliqué les enjeux des dettes des institutions financières internationales comme la FMI, la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque africaine de développement etc.
Pour le docteur, ces dettes peuvent constituer un frein au développement des pays pauvres très endettés (PPTE) dont le Mali fait partie. A l’entendre, les 80% des dettes du Mali viennent de ces institutions. La dette n’est pas gratuite car il faut payer le service de la dette tôt ou tard. Donc, de ce fait, à chaque fois que l’Etat s’endette, il creuse un déficit, du point de vue de l’interlocuteur du jour.
Selon le conférencier M’Baye, ces dettes sont une opportunité de développement dans la mesure où elles sont réellement utilisées pour le financement de projets. Là, il citera les dettes à long terme dont le remboursement s’étend sur 40 ans. Il a souligné aussi les délais de grâce. Pour exemple, la Banque mondiale peut donner la dette de 10 milliards à un pays et lui accorder 10 ans avant de commencer à rembourser.
S’agissant du renforcement des systèmes financiers pour le développement du secteur privé, il dira que la banque constitue la base. Il pense qu’il y a une inadéquation de l’orientation sectorielle du financement bancaire. En outre, le conférencier parlera de la nature de la structure de financement (court terme : 55% et long terme : 5%), l’exclusion du système bancaire conventionnel de 97% d’emplois informels au Mali.
Pour résoudre ces problèmes d’exclusion financière des couches défavorisées, Le docteur propose le développement de la microfinance. De son avis, il faut œuvrer à ce que la dette soit temporaire et non permanente. Pour cela, dit-il, il faut les ressources humaines qualifiées, le développement de la réglementation et la communication avec le secteur privé et le financement des projets dans les zones rurales où vivent 74% des Maliens.
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte