Par ces temps de bilan d’un an de la rectification de la Transition, certains font tourner en boucle les ardoises que fait générer l’embargo injuste et catastrophique infligé à notre pays. Dans leur viseur, le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni SANOU, qui a promis de relever le challenge de payer les salaires en dépit de la fermeture des robinets par l’UEMOA et la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à l’instigation de la CEDEAO.
On reproche au locataire de l’hôtel des finances de faire de la propagande vertueuse et de torturer la réalité économique et financière pour rassurer les Maliens. Or, selon ces informations alarmistes, la situation serait économiquement et financièrement catastrophique.
En effet, certains trolls nous apprennent que le Mali sous embargo vient d’enregistrer deux nouveaux défauts de paiement sur le marché régional de financement de l’UMOA (4,03 milliards de F CFA le 20 mai 2022 et 1,41 milliard le 31 mai 2022), toutes choses qui portent les impayés à désormais 236 milliards de F CFA au titre de la dette extérieure.
Dans le même temps, certains infox sur les réseaux sociaux portent la dette intérieure du Mali à un seuil faramineux. Ces accusations disent que le Mali doit à deux banques de la place, la BDM et la BMS, le montant astronomique de 1.810 milliards (respectivement 917 milliards pour la BDM et 893 milliards pour la BMS). Ces mêmes manipulations chiffrées disent que l’État doit 166 milliards à EDM, une société dans laquelle il détient les 100% des parts.
Les 1.810 milliards empruntés aux deux banques qui ne manquent pourtant pas de liquidités à présent, et 166 milliards de EDM sont-ils des dettes intérieures générées par la Transition ? L’objectivité recommanderait que les accusateurs du ministre des Finances reconnaissent qu’il s’agit là de situations antérieures étalées sur plusieurs années de gestion ? Bien avant le régime d’IBK, à plus raison, celui de Assimi Goïta EDM croulait sous les dettes.
Lors de son passage sur la télévision nationale dans l’émission Mali Kura Taasira, le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni SANOU, n’a pas fait mystère de la situation financière du pays. Il a reconnu que le pays a des dettes intérieures et extérieures. Pour ce qui est de la dette intérieure fournisseur, il a dit qu’en 2020 c’était à peu près à 350 milliards FCFA, en 2021 à peu près à 278 milliards en 2021 et cette année à 298 milliards au 30 avril.
Malgré les grosses dépenses qu’il fait bien qu’étant sous embargo, l’État paie ses dettes et qu’il y a une maîtrise parfaite de la gestion de la dette intérieures prestataires.
Pour ce qui est la dette intérieure sur les titres d’État que d’aucuns assimilent à de la dette extérieure, le ministre de l’Économie et des Finances reconnaît que le gouvernement rencontre quelques difficultés qui ne sont pas liées à un manque de ressources. Car, explique-t-il, « l’État dispose de ressources suffisantes pour payer. Malheureusement l’une des conséquences des sanctions est que nous ne disposons pas du solde de notre compte à la Banque centrale (BCEAO), compte sur lequel normalement les paiements de nos dettes doivent se faire. Nous avons donc des arriérés de paiement sur la dette intérieure/marché. »
Donc, foin d’alchimie, l’hôtel des finances assure : malgré l’embargo les salaires seront payés. Et ça, ce n’est pas passé inaperçu pour un prolétaire angoissé par l’embargo et les infox qui l’accompagne.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin