Au milieu du beau paysage de monts et de rivières de la ville côtière de Qingdao, dans la province chinoise du Shandong (est), des bâtiments de styles divers forment une surprenante collection d’architectures mondiales aux formes occidentales ou japonaises appelée “complexe de Badaguan”.
A quelques pas de la mer, un bâtiment à la française attire l’attention pour son toit en mansarde, sa façade blanche, ses tuiles rouges et sa verdure conférant à l’ensemble un certain romantisme.
Les dorures contrastent vivement avec les couleurs à l’intérieur de la maison, et son néoclassicisme exprime un mode de vie français, par le biais de colonnes romaines, de lampes en cristal, de chandeliers et de fleurs fraîches.
Pourtant, deux ans plus tôt, cette maison portant le nom de “Jardin de Monet”, sommeillait encore. Pour diverses raisons, la plupart des bâtiments historiques de Badaguan n’étaient pas ouverts au public. Les touristes ne pouvaient jeter que quelques regards en passant, et même les habitants locaux n’entraient que rarement dans ces maisons.
Le complexe de Badaguan se trouve au sud du mont Taiping, dans l’arrondissement de Shinan à Qingdao. Il compte actuellement plus de 300 bâtiments historiques et possède une superficie d’environ 145.000 m².
Depuis l’été 2017, un musée d’art moderne, des restaurants et des cafés ont ouvert dans ces bâtiments historiques. Quant au “Jardin de Monet”, 13 salles inspirées de 13 chef-d’oeuvres du peintre, dont “Les Nymphéas” et “Impression, soleil levant”, présentent autant d’histoires différentes.
Dans le restaurant “Qingdao rencontre Milan”, un jeune couple profite du soleil en buvant un café. D’après Zhu Hongjun, directeur du centre de développement du tourisme et de la culture de l’arrondissement de Shinan, le jardin a été construit en 1925 et conçu par un architecte allemand. Il s’agit du plus grand jardin de la zone, et il est très populaire parmi les habitants et les touristes depuis sa réouverture. Plusieurs séminaires sur la mode et des défilés ont eu lieu ici.
“Les différents styles des bâtiments sont une preuve des échanges et des fusions entre les cultures. Nous oeuvreront à faire revivre les bâtiments encore ‘endormis'”, indique M. Zhu.
La province du Shandong, jouissant d’une longue histoire et d’un riche patrimoine culturel, compte non seulement un grand nombre de bâtiments modernes construits conjointement par des Chinois et des étrangers, mais aussi d’innombrables immeubles anciens.
A Qufu, ville natale de Confucius, le pavillon de Kuiwen a célébré l’année dernière son millième anniversaire. Après tant d’années, sa forme reste inchangée, et il devrait accueillir les touristes des quatre coins du monde pendant encore mille ans.
“Comptant parmi les plus célèbres pavillons anciens de Chine, le pavillon de Kuiwen est caractérisé par une structure unique qui illustre le génie architectural des anciens”, explique Kong Deming, un responsable chargé de la gestion des monuments antiques de Qufu. Pour rendre au pavillon son charme d’autrefois, les restaurateurs se sont attachés à remplacer et à réparer les éléments complexes en bois.
“Le patrimoine nous montre l’histoire de manière tangible, et les restaurateurs endossent une responsabilité historique”, explique Chen Genquan, membre d’une équipe de restauration des monuments du patrimoine de Qufu. Selon lui, le processus de rénovation a duré deux ans. Il a travaillé neuf heures par jour sans repos, mais en voyant le pavillon de Kuiwen reprendre vie, il constate que son labeur n’a pas été vain.
Alors que la société chinoise a de plus en plus conscience de l’importance de protéger le patrimoine, le travail de restauration est aujourd’hui mis en évidence, et un nombre croissant de monuments historiques, comme le pavillon de Kuiwen, retrouvent vie.
Source: Maliactu.info