Face à la presse, les victimes de la démolition en cours dans la zone aéroportuaire dénoncent une opération agressive qui ne vise que les plus démunis afin de préparer le terrain à l’Agence de cessions immobilières (ACI). Détentrices des documents officiels délivrés par les autorités, les victimes menacent d’entamer des actions pour se faire entendre.
Après le lancement de l’opération de démolition dans la zone aéroportuaire, la Coordination des associations des déguerpis de Niamakoro Diallobougou (CADN) a tenu, le dimanche dernier sur le site, une conférence de presse animée par Amadou Cissé, président de la Coordination et Nanko Boubacar Samaké, porte-parole. Sur les décombres, les déguerpis ont tenu à exprimer leur colère face à la presse.
Pour le président Amadou Cissé, les déguerpis sont victimes de leur pauvreté. « Depuis plusieurs années, nous nous battons ici pour nos droits bafoués par les autorités. Il y a beaucoup de maisons dans la zone aéroportuaire ici, c’est parce que nous sommes faibles que les autorités ont ciblé notre zone », a-t-il déploré.
Quant au porte-parole, Nanko Boubacar Samaké, il a déclaré que de paisibles citoyens munis des documents délivrés par les autorités de la République sont toujours victimes de démolition. Il faisait référence au décret n°99-252/P-RM du 15 septembre 1999 portant classement d’une parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire ; à l’arrêté interministériel n°0999/MET-MLAFU-SG du 18 avril 2008 fixant les modalités de gestion et de conservation de la parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire de Bamako-Sénou et la décision de la mairie du district de Bamako n°002717/MDB du 19 novembre 2018 portant régulation des parcelles dans le lotissement de Niamakoro-Diallobougou en Commune VI du district de Bamako.
Malgré ces documents autorisant les citoyens à occuper les lieux, les autorités de la Transition ont décidé autrement. Face à cette situation, les victimes menacent de mener des actions pour se faire entendre. S’ils n’ont voulu, pour l’heure, dévoiler les actions en question, une poursuite en justice, des manifestations et des sit-in ne sont pas à exclure.
Pour le porte-parole de la coordination des déguerpis, il s’agit purement et simplement d’un complot contre les pauvres. « Depuis plusieurs années, les membres de l’ACI sont venus nous voir si nous pouvions travailler ensemble. Mais nous avons refusé. Selon nos sources, l’objectif est de nous chasser pour installer l’ACI qui a plus de moyens », dira-t-il.
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