Cette panne généralisée s’étend dans tout le pays et n’est pas sans conséquence sur les divers secteurs de l’économie. Comme conséquence directe, on assiste au quotidien à une fermeture en série des entreprises par faute de moyens alternatifs au problème de délestages. Le secteur informel frappé de plein fouet par le phénomène occasionne un chômage programmé de petites entreprises privant ainsi les promoteurs de leur principale source de revenus.

A titre d’exemple, on peut citer le grand complexe culturel dénomme « Blonba» qui a annoncé récemment avec beaucoup de regrets la cessation de ses activités. L’une des raisons avancées par Alioune Ifra N’Diaye, promoteur du complexe fut la panne du groupe électrogène qu’il utilisait à l’absence de l’électricité. Le moteur a pris feu, selon lui. Une autre grande société spécialisée dans la production d’eau minérale au Mali a dû également mettre les clés sous la porte.

On constate la même situation chez les soudeurs et tailleurs dont la plupart ont vu leurs activités s’arrêter pendant cette période de crise d’électricité. A côté d’eux, de nombreux ménages exerçant de petits commerces comme la vente de crèmes, des jus, de la glace et autres subissent le même sort.

Dans le domaine sanitaire, de nombreux hôpitaux sont en pleine crise à cause du dysfonctionnement des appareils dépendant de l’électricité. Dans les pharmacies, manque d’électricité empêche la bonne conservation de certains médicaments. Ce qui affecte gravement la prise en charge des malades. Le cas de la bonne dame qui a dénoncé sur les réseaux sociaux avoir impuissamment assisté à la mort de son enfant entre les hôpitaux de Kati et Bamako en est une parfaite illustration.

De même, l’absence d’électricité empêche la conservation de nombreux produits Agroalimentaires. On constate au quotidien à la décomposition de plusieurs produits Agroalimentaires tels que le lait, les poissons et viandes de conserve, les légumes…

Il n’est pas nécessaire de rappeler que cette situation affecte la rentabilité des entreprises en creusant un manque à gagner très considérable sur l’économie en général, et plus particulièrement chez les promoteurs d’entreprises.

Toutes fois, pour s’adapter à cette situation malheureuse, certaines entreprises un peu nanties, se procurent de groupes électrogènes ou de panneaux solaires afin d’assurer leur production, pour ne pas dire continuer à exister.

Cette option a aussi ses conséquences. Certaines machines telles que les générateurs demandent beaucoup en carburant, chose qui n’est plaisant dans business. Les panneaux semblent mieux adapter pour juguler le problème d’électricité mais son coût élevé n’est pas à la portée de toutes les bourses et sont soumis aux aléas climatiques.

Par conséquence, cette crise énergétique a contribué à la flambée du prix des produits de grande consommation, voire à la cherté de la vie.

Une crise énergétique qui met à nue la mauvaise gestion de la structure en charge de fournir de l’électricité aux citoyens (EDM SA) et par ricochet le manque de vision et d’anticipation de l’Etat sur la politique énergétique.

Kalifa Traoré Stagiaire

Source : LE PAYS