Le patron de la MINUSMA s’engage à discuter de la situation sécuritaire au Conseil de sécurité des Nations Unies
La famille des Nations Unies est encore une fois de plus endeuillée avec la mort de cinq soldats tchadiens le jeudi 18 septembre dernier, suite à l’explosion de leur véhicule qui a sauté sur un engin explosif à Taghit à 34 km au nord d’Aguelhok. Il s’agit du capitaine Ousmane Mahamoud Bouue, du Capitaine Mahamat Sougou Iga, du sergent-chef Issack Zakaria Hassane, du sergent Saria Sylvestre et du soldat de 2ème classe Hisseine Ali Hisseine.
Suite à cette tragédie sans précédant, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des nations Unies, M. Bert Koenders tire les leçons. Après de longues discussions avec une délégation tchadienne de haut niveau à laquelle il a exprimé les sincères condoléances des Nations Unies aux familles et aux autorités tchadiennes, Konders est revenu sur la question à l’occasion de la cérémonie d’adieu à ces cinq soldats tchadiens, morts pour le Mali, pour déclarer que cette perte de trop rend la vie de la Minusma plus amère. Il dira que le personnel des Nations Unies ressent cette perte profondément et réalise le sacrifice qu’ont fait ces soldats pour protéger non seulement le Mali, son unité, mais aussi protéger les vies des civils, que ce soient leurs collègues mais aussi les populations de la région dans laquelle ils étaient déployés.
Après avoir exprimé au nom du Secrétaire générale des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, des collègues de la MINUSMA ainsi qu’à son nom propre les sincères condoléances à leur famille, et à leur pays, il s’est engagé personnellement à travailler très énergiquement pour renforcer les conditions de vie et des opérations des forces onusiennes, particulièrement des forces tchadiennes en fournissant les outils nécessaires pour améliorer leur capacité et leur protection contre ces attaques extrémistes.
Il a rassuré qu’il discutera de cette situation au Quartier général des Nations Unies à New York avec les membres du Conseil de sécurité. Pour Koenders, ces attaques extrémistes ne détourneront pas la MINUSMA de son mandat pour stabiliser le nord du Mali et protéger les civils et soutenir l’aide humanitaire et le développement.
A noter que depuis le lancement de l’opération serval en janvier 2013, ce sont les soldats tchadiens qui ont payé le plus lourd tribut. Vu le nombre de pertes tchadiennes qui ne cessent de s’augmenter, le Tchad accuse maintenant l’ONU d’utiliser ses soldats comme boucliers au Mali et parle de ‘’traitement discriminatoire’’ de ses troupes au sein de la mission. Le vendredi 19 septembre, au lendemain de la mort de ses cinq vaillants soldats, le gouvernement tchadien tout comme l’opposition n’a pas ménagé le ton. Dans un communiqué publié, l’Etat tchadien regrette que son contingent ‘’éprouve des difficultés énormes pour assurer sa logistique, sa mobilité et son alimentation’’. « Le contingent tchadien est utilisé comme bouclier aux autres forces de la Minusma, positionnées plus en retrait », poursuit le communiqué.
D.K