C’est ce matin que le gouvernement et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) se retrouvent de nouveau autour de la table des négociations au ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions sous l’égide du doyen Mamadou Lamine Diarra pour un troisième round sur les 5 points de désaccord qui avaient conduit à la première grève de 48 heures.
Ce 3ème round intervient après l’ultimatum lancé par l’UNTM au gouvernement, suite à l’échec du 2ème round le vendredi 12 septembre, pour se manifester au plus tard le vendredi 19 septembre, faute de quoi, la centrale menace de déposer un autre préavis de 72 heures sur la table du gouvernement.
Décidemment, le gouvernement semble être animé d’une ferme volonté d’éviter un autre préavis de l’UNTM, après la regrettable grève des 21 et 22 août. En tout cas, après l’échec du second round des négociations du vendredi 12 septembre dernier et suite à l’ultimatum lancé par l’UNTM, le gouvernement ne ménage aucun effort pour continuer avec le dialogue. Les deux parties se sont rencontrées à la date butoir de l’ultimatum, le vendredi 19 septembre avant de se donner rendez-vous pour ce matin afin d’enclencher des discussions franches. Ce troisième round semble être le virage des dernières chances. Le rendez-vous des propositions concrètes par le gouvernement. Car, au deuxième round des négociations, il a été reproché au gouvernement un manque de propositions concrètes de sa part. Toutes choses qui ont provoqué la colère des syndicalistes qui avaient claqué la porte.
Le gouvernement avait évalué l’incidence budgétaire des revendications de l’UNTM à 220 milliards de FCFA de dépenses récurrentes avant de demander l’effort aux syndicalistes de donner davantage de temps au gouvernement pour y réfléchir.
Pour cette fois ci, le gouvernement doit avoir tout mis en œuvre avant d’affronter les syndicalistes ce matin pour parvenir au consensus. Depuis la grève des 21 et 22 aout derniers, le Département de Bocar Moussa Diarra est très préoccupé par ce dossier de l’UNTM. Et le président de la République, qui avait instruit la reprise du dialogue après l’échec des premières négociations, est revenu sur la question dans son discours à la nation à l’occasion de la célébration du 54ème anniversaire de l’Indépendance du Mali, en, déclarant comprendre à la fois le sacrifice et la frustration des travailleurs. « Le gouvernement ne ménagera aucun effort, ni aucun des moyens dont nous disposons pour dialoguer et aboutir à des solutions justes, équitables, efficaces et durables », a-t-il rassuré.
Rappelons que sur les points de désaccord, l’UNTM exige le relèvement substantiel de la valeur du point d’indice de la fonction publique, la diminution de l’impôt sur le traitement de salaire qui s’échelonne actuellement entre 5 à 30 pour cent, la matérialisation de la prise en compte des droits des enfants par l’octroi d’allocations à la hauteur de l’importance accordée aux enfants, l’annulation systématique de la hausse des tarifs d’eau et d’électricité et le relèvement du salaire intermédiaire garantie.
Daniel Kouriba