Me. Tapo devra se rappeler que c’est avec moins de 43% des voix que la constitution du 25 Février 92 qui fonde la 3ème République a été adoptée par les électeurs inscrits sur les listes
électorales. Comme pour dire que c’est une partie du peuple qui a toujours décidé dans ce pays au nom du peuple et non le peuple en entier. L’avant projet de cette constitution n’a pas été rédigé par tout le peuple et ce n’est pas tout le peuple qui a pris part à la conférence nationale. Également, ce n’est pas tout le peuple qui a pris part aux événements douloureux de Mars 91. Dans aucun pays de la planète terre vous ne verrez tout le peuple se soulever ensemble au même instant pour chasser un dirigeant politique. Cela est quasiment impossible ! Ce n’est pas Dieu qui accorde et reprend le pouvoir, ce sont les hommes ! Pour reprendre le pouvoir des mains de ses représentants, une partie du peuple peut bien évidemment utiliser la rue. En Tunisie, en Egypte, au Burkina Faso, au Soudan, en Algérie,… c’est une partie du peuple qui s’est manifestée dans rue jusqu’à la démission du président.
Lire aussi : http://bamada.net/mediation-tous-azimuts-foutez-la-paix-a-limam-dicko
Naturellement, si IBK venait à être chassé demain, il le sera par une partie du peuple. Par ailleurs ce n’est pas tout le peuple qui avait contraint le Général ATT à la démission à seulement 3 mois de la fin de son mandat constitutionnel et pourtant il avait été réélu dès le premier tour du scrutin avec plus de 70% des voix en avril 2007.
Lire aussi : http://bamada.net/mahmoud-dicko-sur-france-24-hier-il-nen-est-pas-question-que-nous-parlions-du-gouvernement-dunion-tant-que
En 2017, sous la pression populaire exercée par une partie du peuple (mouvement “Antè abana”) IBK n’a t-il abandonné son projet de révision constitutionnelle dont vous étiez un des fervent défenseurs ?
Si nous voulons trouver une issue favorable à la crise actuelle il faudra quitter le fétichisme constitutionnel. Le peuple malien a beaucoup souffert de vos arrangements juridico-politiciens. Les premiers qui violent les textes dans ce pays ce sont les gouvernants et non les gouvernés. C’est ce qui explique la récurrence des contestations populaires soit par la rue ou par les armes.
Sambou Sissoko
Source: Bamada.Net
