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Dans l’attente du vendredi, 10 juillet : Les manœuvres désespérées d’IBK

Dans la crise qui secoue fort, non pas le seul landerneau politique mais tout le Mali en tant que pays et nation depuis un mois déjà, les vendredis se succèdent avec leurs lots de révélations. Celui qui a été la journée du 03 juillet a dévoilé une grande vérité.

Nul doute désormais, pour les citoyens avertis, qu’ils soient les partisans farouches du M5-RFP ou de ceux qui déclarent urbi et orbi vouloir défendre le président de la République et les institutions, le diablotin de la discorde n’est autre personne qu’Ibrahim Boubacar Keïta lui-même. Le chef de l’État, vertement contesté par l’écrasante majorité du peuple malien qui réclame sa démission et avec lui tout son régime, est maintenant pleinement démasqué.  De plus en plus enferré dans les mailles de ses propres turpitudes, il croit pouvoir se libérer de l’étau par des manœuvres traîtresses malheureusement des plus désespérées. Avec une naïveté déconcertante, il procède par malices, ruses, intoxications, mensonges, alors que le niveau du soulèvement citoyen proportionnel à la déception populaire incite le peuple à la vigilance. Pour n’avoir pas compris cela, IBK a incidemment ruiné le dernier crédit qui lui restait aux yeux de la communauté internationale et de ceux qui ont encore pitié de lui.

Il s’agit du Mali, non de privilèges 

La chronologie des derniers évènements nous révèle un IBK plus enclin à rouler tout le monde dans la farine, consolidant la triste réputation solidement ancrée chez nos concitoyens, qui le désigne comme étant incapable de respecter l’adversaire, encore moins d’honorer sa parole donnée.

En effet, dès son retour à Bamako le mardi, 30 juin, après avoir participé au sommet du G5 Sahel à  Nouakchott, l’imam Mahmoud Dicko l’a rencontré pour lui soumettre le Mémorandum qu’il a âprement arraché au M5-RFP. À la grande surprise de la haute autorité morale de la contestation du peuple malien, Ibrahim Boubacar Keïta s’est lancé dans une opération de séduction, comme il sait le faire, en proposant monts et merveilles à son interlocuteur. La scène, on l’imagine, est surréaliste. Mahmoud Dicko, en homme d’honneur respectueux des secrets de la rencontre, même peu loquace s’est trouvé contraint de lever un coin du voile : “J’ai rencontré le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, dès son retour de Nouakchott. IBK m’a demandé d’abandonner la lutte, de quitter le M5-RFP. Et il m’a proposé des départements ministériels et autres privilèges. J’ai refusé en lui disant qu’il ne s’agit pas d’une question de départements ministériels ou de privilèges. Je ne suis ni intéressé par des postes ministériels, ni de privilèges : je resterai imam. Il s’agit de la vie de la nation, il s’agit du Mali…”

Le contexte de cette révélation n’est autre que la rencontre de clarification sollicitée de l’imam Mahmoud Dicko par les familles fondatrices de Bamako, que ce dernier a acceptée et honorée le vendredi, 03 juin, en compagnie de certains responsables du M5-RFP dont Dr. Choguel K. Maïga. Devant l’auguste assemblée, Mahmoud Dicko, avec une admirable pédagogie, a longuement exposé les preuves de la désagrégation avancée du Mali, pays au bord de l’explosion, voire de la disparition. Ce que les Maliens doivent savoir, c’est que la fraternelle et patriotique convocation adressée à l’imam Mahmoud Dicko par les familles fondatrices résulte de la virulence de plusieurs fausses informations véhiculées par IBK et ses services pour semer le trouble dans les esprits de nos concitoyens. Ainsi, selon ces fakes news sortis des officines ibkistes, Mahmoud Dicko n’a jamais demandé la démission du Président, il a même reçu  5 milliards de francs CFA, en plus d’un domaine de 500 hectares, pour saboter la lutte citoyenne en travaillant à la dislocation du front patriotique. Quant au M5-RFP, ses responsables ont reçu 16 milliards de nos francs qu’ils se sont déjà partagés, après quoi ils ont envoyé leurs CV au Premier ministre, Dr. Boubou Cissé, pour l’obtention des postes ministériels, etc. Ceux qui suivent ces politiciens, disent les mêmes désinformations, sont des nigauds à qui il faut dessiller les yeux. Bref, la manipulation a intrigué au plus haut point la notabilité de Bamako qui a eu, Dieu merci, la sagesse de mander les incriminés par la propagande mensongère du locataire du Palais de Koulouba pour les entendre. Encore Dieu merci, chat échaudé craint l’eau froide. La famille Touré a un contentieux de cinq ans avec IBK dont le fils est le grand présumé coupable de la disparition d’un des leurs, le journaliste Birama Touré.

Les échanges fructueux ont abouti à une conclusion inattendue : les familles fondatrices de la capitale se joignent dorénavant au M5-RFP et à la lutte du peuple contre toutes les injustices, les oppressions et les prédations qui tenaillent notre pays. L’imam Mahmoud, avec peine et amertume, a dit à l’appui de sa démonstration sa conviction qu’Ibrahim Boubacar Keïta n’a toujours pas compris son peuple. Autrement dit, il est dans la logique de continuer à  régner comme bon lui semble. “Il m’a dit que c’est par estime pour moi qu’il n’a pas encore formé son gouvernement et non pas parce que le M5-RFP fait des manifestations”, conclut l’imam Mahmoud Dicko qui doit être tombé des nues en entendant ces propos pour le moins scandaleux au regard de la crispation exacerbée de la situation politique. On ne se fera pas payé pour admettre qu’en parlant ainsi IBK ment avec un aplomb extraordinaire. Mahmoud Dicko sait, et le Mali tout entier avec lui, qu’il n’a aujourd’hui aucune estime pour lui, pas plus qu’il n’a ni respect ni considération pour les Maliens. Le vieux Sioux tropical cherche seulement à doubler tout le monde sur sa droite, il ne veut s’arrêter à aucun feu rouge et il écrasera, s’il le peut, tous ceux qui se mettront au travers de sa route. Des propositions de la communauté internationale elle-même, il s’en fout comme de l’An 40.

Les lignes bougent, il ne voit pas

Il n’aura donc pas réfléchi au pourquoi de la rencontre, le mercredi 1er juillet (c’est-à-dire le lendemain de son entrevue avec Dicko) entre l’ambassadeur américain et une délégation du M5-RFP composée de Me Mountaga Tall et de Son Excellence Souleymane Koné. Il ne voit pas les lignes bouger.

Mais ce qui préoccupe désormais dans son propre camp, c’est le constat de l’inégalité des rapports de force. Même si personne dans les premiers cercles du pouvoir  n’évoque ouvertement la question, tout le monde est convaincu que le peuple est plutôt avec le M5-RFP qui voit ses rangs grossir de jour en jour. En face, il y a certes quelques remuants personnages servant tambour battant un discours qui n’effraie personne et qui ont absolument montré leurs limites lors du fameux meeting du vendredi, 26 juin, au Palais des sports de Bamako. Or, IBK, on ne sait pas pourquoi, ne dit pas à ses ouailles sur quelles forces précises il compte s’appuyer dans la perspective d’une confrontation décisive qui ne manquera pas de commencer dès ce vendredi, 10 juillet, s’il n’accepte pas dans son entièreté le Mémorandum du M5-RFP. Or, il est illusoire d’espérer que l’armée nationale, elle-même tristement trahie, en vienne à se faire le bourreau d’un peuple prêt au martyre. Ou peut-être ce sont les paras français, comme sur Kolwezi au Zaïre, qui auront à sauter sur Bamako, Kayes, Ségou, Mopti, Atlanta, Paris, Bruxelles, Berlin, Ottawa, partout où les Maliens entreront  en désobéissance civile et en résistance démocratique, jusqu’à ce que dégage le régime honni. Une telle trahison ne sera pas surprenante d’un IBK, on s’y attend.

Amadou N’Fa DIALLO

Source: Journal le Prétoire-Mali

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