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Crise sociopolitique au Mali : Human Rights Watch déplore l’usage excessif de la force

Dans une déclaration qu’elle a rendue publique, l’organisation internationale pour la défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, dénonce l’usage excessif de la force par les forces de sécurité du Mali.

 

Dans le document, l’organisation a indiqué que les forces de sécurité ont fait un usage excessif de la force pour réprimer des manifestations organisées par l’opposition politique. A l’en croire, lors de trois journées de troubles en juillet 2020 à Bamako, au moins 14 personnes ont été tuées et plus de 300 autres blessées, dont des manifestants, des passants et des membres des forces de sécurité.  «Les dirigeants de la coalition des partis d’opposition devraient prendre des mesures concrètes pour empêcher toute nouvelle violence de la part de leurs partisans», a indiqué le document.

Selon le document, la crise politique actuelle a été déclenchée par une décision de la Cour constitutionnelle qui, en avril dernier, a donné au parti au pouvoir une majorité parlementaire. Cela vient s’ajouter à l‘exaspération liée au taux de chômage élevé, à une instabilité persistante dans le nord et le centre du Mali et à la perception de corruption au niveau de l’administration.

«Les violences récentes qui ont secoué la capitale ont laissé dans leur sillage un cortège effroyable de morts et de blessés », a déclaré Corinne Dufka, directrice pour le Sahel à Human Rights Watch. A son entendement, le recours excessif à la force par les forces de sécurité a clairement contribué à ce lourd bilan. «Pour éviter la perte d’autres vies, elles devraient veiller à réprimer les manifestations violentes avec un recours minimal à la force, et les partis politiques devraient contraindre leurs membres à la retenue» a-t-elle ajouté.

Selon la directrice de l’institution pour le Sahel, le 11 juillet, des membres des forces de sécurité ont abattu au moins 12 personnes dans le quartier de Badalabougou, trois ayant été tuées par ceux qui gardaient le domicile de l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle. «J’ai vu deux jeunes s’effondrer, l’un atteint à la tête, l’autre à la poitrine », a déclaré un témoin. «Un troisième a été gravement blessé à l’estomac. Nous l’avons conduit en moto à l’hôpital le plus proche, mais il n’a pas survécu.»

Elle a rappelé que le 11 juillet, le président Keita a promis que la lumière serait faite sur ces incidents meurtriers, et d’ajouter que le 14 du même mois, le bureau du Premier ministre a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’utilisation présumée de la Force antiterroriste d’élite (FORSAT) lors des manifestations. Pour elle, les autorités devraient rendre publiques les conclusions et faire traduire en justice toutes les personnes impliquées dans les violences.

Respecter les principes de base des Nations Unies sur le recours à la force

En effet, Corinne Dufka a souligné que le gouvernement malien devrait publiquement ordonner aux forces de sécurité de respecter les Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois, a recommandé Human Rights Watch et de conclure «Le gouvernement devrait adresser un message clair selon lequel les abus et les actes de violence de tous bords, y compris ceux perpétrés par les forces de l’ordre, feront l’objet d’une enquête et de poursuites impartiales».

B. Camara

Source : Le Challenger

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