Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a rendu public la semaine passée son rapport sur la situation au Mali. Dans son document périodique d’évaluation, il relève que les attaques les plus meurtrières ont eu lieu dans le centre du pays. Et Mopti, avec 24 cas d’agression, a enregistré plus d’attaques asymétriques que les autres régions du pays.
La situation sécuritaire au Mali, de façon générale, est loin d’être stable malgré la présence de diverses forces militaires internationales et nationales comme l’atteste le dernier rapport du Secrétaire général des Nations unies. Des localités du nord et du centre continuent de subir de plein fouet les conséquences d’attaques barbares et lâches des groupes armés hostiles à la paix.
Rendu public, la semaine dernière, le rapport d’Antonio Guterres affirme que le nombre d’attaques a baissé, mais elles ont été beaucoup plus meurtrières. En effet, le rapport précise qu’il y a eu au total 245 atteintes à la sécurité au cours desquels 333 civils ont été tués ainsi que 145 signalements d’enlèvements de civils, contre 267 atteintes à la sécurité, 225 morts pendant la période précédente. Outre ces attaques, pendant la période considérée, les explosions des mines ont fait 11 morts et 26 blessés parmi les civils dans les régions du centre du pays.
« Au cours de la période considérée, c’est dans le nord du Mali qu’a été enregistré le plus grand nombre d’attaques asymétriques commises par des groupes terroristes (34 sur un total de 59), mais c’est dans le centre du pays que se sont produites les attaques les plus meurtrières », confirme le rapport, tout en détaillant les agressions par région. Dans le Nord, des attaques ont eu lieu dans toutes les régions, notamment Gao (15), de Tombouctou (11), de Ménaka (4) et de Kidal (4). En revanche, dans le centre, les attaques asymétriques se sont surtout concentrées sur la région de Mopti (24). À l’analyse de ces données, la région de Mopti a enregistré plus d’attaques. Elle est suivie de la région de Gao avec 15 cas d’attaques.
« La région centrale du Mali où, selon les estimations, vivent 30 % des 20 millions d’habitants du pays est restée celle où l’on a enregistré le plus grand nombre d’attaques contre des civils et de victimes civiles, en raison d’une nouvelle intensification des affrontements et de la violence intercommunautaire, ainsi que des attaques par des groupes terroristes et des milices d’autodéfense », note le Secrétaire général des Nations unies.
S’agissant de la violation des droits de l’homme, le document établit qu’au cours de la période considérée, il a été recensé 74 cas de graves violations des droits de la personne. Ces situations ont fait au moins 410 victimes, dont au moins 30 femmes et 36 enfants. Là aussi, c’est la région de Mopti qui a recensé plus d’actes de violations des droits de l’homme. Au total, elle a connu 58 cas sur 74.
Par Sikou BAH