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Réforme de l’éducation : débat sur le rôle de la société civile

« Rôle de la société civile dans la réforme de l’éducation ; les OSC pour une sécurité inclusive et la stabilité au Mali » était le thème d’une conférence-débat organisée, ce samedi 8 juin 2019, par le Centre d’études et de réflexion au Mali (CERM) à la Maison du partenariat de Bamako. Cette rencontre avait pour objectif de mettre l’accent sur le rôle de l’école dans la résolution de la crise au Mali ainsi que l’instauration de la cohésion.

Cette conférence, qui se voulait une contribution à la réforme de l’éducation en cours dans notre pays, a été marquée par plusieurs communications présentées par d’éminents conférenciers ; en présence de plusieurs acteurs de l’école malienne ainsi que des représentants des organisations de la société civile intervenant dans le secteur. Parmi les conférenciers, il y avait l’ancien ministre Pr Salikou SANOGO ; le Pr Inamoud Ibny YATTARA, chercheur ; le Pr Iba N’DIAYE, chercheur.

Des différentes interventions, il ressort que le droit à l’éducation a été consacré par toutes constitutions du Mali. Ainsi, de 1962 à 2019, les politiques de reformes de l’éducation issue de divers séminaires, colloques, fora, etc. se sont caractérisée par des moments d’espoir, de bonnes intentions, des tentatives pour le changement dans les approches pédagogiques. On note aussi des périodes opérationnelles caractérisées par des programmes peu novateurs très souvent importés.

Dans un contexte de crise multidimensionnelle, il s’agit d’engager la société civile afin de contribuer à l’amélioration de l’efficacité du système éducatif par l’institution de l’éducation à la paix et à la sécurité dans les politiques de réformes en cours au Mali.

Pour les conférenciers, les obstacles à l’instauration d’une sécurité dans les opérations de développement et de stabilisation des régions au Mali sont essentiellement : l’obscurantisme, l’analphabétisme, la violation des droits de l’éducation, l’insécurité à l’école.

Cette insécurité, ont-ils fait savoir, a négativement impacté sur la qualité de la recherche et de l’enseignement qui se caractérise par plus de 800 écoles fermées au nord et au centre du pays ; des abandons scolaires ; la déscolarisation des filles. À ces facteurs s’ajoutent les conflits communautaires, les grèves intempestives des élèves et des enseignants, les attaques à main armée.

En 2018, les acteurs ont constaté que plus de 200 000 enfants ne partaient plus à l’école, depuis la crise de 2012. Dans son intervention, le Pr Salikou SANOGO, a fait l’état des lieux du système éducatif. Selon lui, des progrès ont été faits dans le cadre de notre système éducatif dont l’objectif initial était de former des cadres compétents. De nos jours, a-t-il déploré, il y a une insuffisance de l’offre de formation. Depuis la crise de 2012, a-t-il fait constater, des centaines d’écoles sont fermées au nord et au centre du pays. De même, la gestion du personnel enseignant pose problème avec des classes sans maitres. Le taux d’admission en 1re année est faible vis-à-vis des préoccupations exprimées.

Autres problèmes de l’école malienne, le Pr Salikou de souligner l’insuffisance d’infrastructure, l’insécurité, l’insuffisance d’enseignants qualifiés. Le manque d’enseignants dans plusieurs écoles, les problèmes structurels et institutionnels qui font que l’école malienne est dans une situation préoccupante. Une situation aggravée par le manque d’implication des collectivités dans la gestion de l’école où très peu de CGS sont fonctionnels.

Parmi les solutions envisagées, le Pr SANOGO préconise l’introduction des langues locales dans l’enseignement ; l’enseignement de nos valeurs sociétales, nos savoirs endogènes à l’école, sans oublier l’implication des communautés à la base.

Toutes ces mesures n’auront d’impact si l’on ne donne pas une bonne formation initiale et une formation continue aux enseignants. Il s’agit pour lui de mettre l’accent sur la reconnaissance de la valeur de la fonction d’enseignante ; revoir le niveau de recrutement ; les programmes scolaires. En tout cas, le Pr SANOGO est sûr qu’on ne peut pas faire le développement dans une langue où 80 % de la population ne comprend.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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