Onze organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire extrêmement critique dans le nord du Mali et appellent à une augmentation immédiate du financement de l’aide.
D’après ces organisations, plus de 800 000 personnes ont besoin d’une assistance alimentaire immédiate au Mali. Environ trois millions de personnes risquent de ne plus avoir de quoi manger dans les prochains mois, selon les résultats du Cadre harmonisé de Décembre 2013 rassemblant plusieurs partenaires travaillant sur la sécurité alimentaire au Sahel.
Le communiqué souligne que les effets du conflit armé combinés à la crise alimentaire de 2012 dans le nord du Mali ont considérablement affecté les populations, limitant l’accès à la nourriture et aux moyens de subsistance des plus vulnérables. A cela s’ajoutent les aléas climatiques, la faible disponibilité des stocks de céréales dans les ménages, les mauvaises récoltes dans certaines parties du pays et les dysfonctionnements des marchés. Les éleveurs de leur côté n’ont pas été en mesure d’utiliser les pâturages et points d’eau traditionnels, mettant en péril la survie de leurs animaux, du fait de l’insécurité..
Le nombre de personnes vulnérables devrait doubler si rien n’est fait
Pour Franck Vannetelle, directeur d’Action contre la Faim au Mali, « le nombre de personnes vulnérables victimes de cette crise alimentaire devrait doubler si les besoins identifiés ne sont pas couverts rapidement au moyen d’une réponse rapide ». En juillet 2013, un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) indiquait déjà que 75,2 % des ménages étaient en situation d’insécurité alimentaire dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et Mopti. Cette proportion n’a cessé d’augmenter ces derniers mois.
« La réponse aux besoins humanitaires doit être combinée à une vision et un engagement pour la mise en œuvre de solutions durables. Il est essentiel d’investir dans des politiques agricoles et pastorales plaçant les exploitations familiales au centre des préoccupations gouvernementales et de la communauté humanitaire. De même il demeure impératif de s’attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité, à travers la mise en place de politique de protection sociale et de réserves alimentaires nationales et locales » a déclaré pour sa part, Mohammed Coulibaly, directeur d’Oxfam au Mali
Les organisations humanitaires appellent à une réponse rapide
Ces ONG rappellent que l’appel d’urgence humanitaire des Nations unies pour le Mali visant à couvrir les besoins humanitaire pour 2013 n’a été financé qu’à 55%. Les perspectives pour 2014 se révèlent déjà mauvaise avec une réduction drastique des contributions de certains bailleurs de fonds d’urgence et de développement. En somme, il faut des moyens techniques et financiers importants pour répondre à ce début de crise alimentaire.
source : mali-web.org