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Syrie: Human Rights Watch accuse le régime syrien de raser des milliers d’habitations

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Au sixième jour des pourparlers intersyriens à Genève, les discussions demeurent extrêmement tendues. Ce jeudi 30 janvier, l’opposition et le régime du président Bachar el-Assad se sont accusés mutuellement d’actes de terrorisme. De son côté, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport au vitriol sur des destructions imputées à Damas.

Human Rights Watch a accusé, ce jeudi 30 janvier, les troupes du régime du président Bachar el-Assad d’avoir rayé de la carte des quartiers entiers, dans la ville de Hama et autour de Damas, la capitale. L’organisation de défense des droits de l’homme a documenté sept cas, notamment par des photos satellitaires.

Des milliers de familles auraient ainsi perdu leur logement et leurs biens, dans des destructions menées non pas par l’aviation, mais au bulldozer et à l’explosif. Pour l’ONG, il s’agit clairement, de la part du régime syrien, d’opérations punitives dans des secteurs où la population soutient la rébellion.

Selon Ole Solvang, l’un des auteurs de l’étude d’HRW, « le gouvernement syrien affirme que ces démolitions se font dans le cadre d’un effort de planification urbaine, qu’il détruit des maisons construites illégalement. Mais il est très difficile de croire qu’un gouvernement puisse lancer un vaste programme de planification urbaine au beau milieu d’une guerre civile meurtrière ».

« Dans certains cas, il semble qu’il s’agirait de punitions collectives, explique M. Solvang. Le gouvernement voulait punir ces quartiers pour avoir soutenu l’opposition. Dans d’autres cas, ces bâtiments se trouvaient près de positions militaires ou stratégiques. On peut imaginer que le gouvernement puisse prendre des mesures de protection, mais l’ampleur des destructions que nous avons constatées, avec des quartiers entiers rayés de la carte, c’est totalement disproportionné. »

Nombre de ces immeubles avaient plusieurs étages (plus de huit dans certains cas). La plupart d’entre eux se trouvaient dans des zones commerciales et résidentielles. Des endroits pauvres, considérés comme des bastions de la rébellion. Les habitants n’auraient bénéficié d’aucune compensation, et certains n’auraient été prévenus que quelques instants avant le début des destructions.

Le rapport démontre par ailleurs l’absence de destructions similaires dans les quartiers favorables au régime. Pour l’ONG, ces destructions massives viennent donc s’ajouter à la longue liste des crimes de guerre commis par le gouvernement syrien. Au regard des lois humanitaires internationales, leurs auteurs doivent être poursuivis, est-il précisé.

Ces informations surviennent alors que le régime syrien est toujours en négociations avec l’opposition, sous l’égide de l’ONU à Genève. Aucune avancée pour l’instant. Ce jeudi, les deux parties se sont perdues dans une question stérile de vocabulaire, s’accusant mutuellement d’actes de terrorisme dans la guerre qui les oppose depuis trois ans.

Jusqu’ici, le mot « terrorisme » a souvent été employé par Damas à l’encontre des rebelles. Son traitement doit donc être la question centrale des discussions. Mais pour la délégation de l’opposition, qui brandit la torture, la famine et l’emprisonnement politique, « le plus grand terroriste en Syrie, c’est Bachar el-Assad ». La question à trancher en Suisse doit donc être celle de la transition politique.

Pendant cet avant-dernier jour des pourparlers au siège des Nations unies à Genève, avec le médiateur onusien Lakhdar Brahimi, les deux délégations ont observé une minute de silence en hommage aux « martyrs » de la guerre en Syrie. Pour la première fois, le chef de la Coalition nationale syrienne (CNS, opposition), Ahmad Jarba, se rendra par ailleurs à Moscou, le 4 février prochain. Une visite officielle à l’invitation de la Russie, alliée de Damas.

Quant au groupe international emmené par l’ex-Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, il estime que l’Iran, accusé de fournir un soutien militaire et financier à Damas et exclu de la conférence Genève 2 pour son refus d’accepter le principe d’une transition politique en Syrie, doit jouer un rôle plus important dans la recherche d’une solution au conflit en Syrie. Une déclaration rendue publique à l’issue d’une visite de trois jours à Téhéran.

rfi

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