Pour condamner ce énième crime contre un personnel de la santé, la cellule de crise des faitières de la santé avait réuni tous les ordres professionnels de la santé le lundi 26 avril dernier. Il s’agissait notamment du Conseil National de l’Ordre des Médecins, du Syndicat des Médecins du Mali, du Conseil Régional de l’Ordre des Médecins du Mali, de l’Association des Médecins Libéraux du Mali, du réseau des femmes du Mali etc.
Toutes ces faitières de la santé ont scandé que l’assassinat du Dr Kamabinou William ATCHESSI est un crime de trop contre ceux qui ont pour mission de sauver des vies.
Mme le président du Conseil national de l’ordre des médecins, Dr Mouminatou Katilé, regrette qu’à moins de deux mois d’un assassinat, un autre médecin soit tué dans les mêmes circonstances. « Nous en appelons aux autorités en leur disant que nous avons un assassinat de trop dans notre corporation. Nous les invitons encore à redoubler de vigilance pour la sécurité des agents de santé » a-t-elle martelé.
Le président du Conseil de l’Ordre des médecins au niveau du district de Bamako, Dr Modibo Doumbia a, pour sa part, donné toutes les circonstances de la mort du défunt Béninois, Dr Kamabinou William ATCHESSI. Pour ce dernier, le secteur de la santé a perdu « un confrère, un compagnon de lutte, un soldat de la santé », car selon lui, William ATCHESSI a servi dans tous les hôpitaux de Bamako.
De nationalité béninoise, William avait fini, il y’a juste 5 mois ses études spécialisées en chirurgie générale après une première formation de médecin généraliste à la faculté de médicine du Mali.
Resté à pied d’œuvre depuis la bombée de la nouvelle de la mort de Kamabinou William ATCHESSI, Dr Doumbia a raconté les faits, « ce jeudi, vers 3 heures du matin, Dr Kamabinou William ATCHESSI a eu la malchance d’être visité par des individus non encore identifiés, armés qui ont fait irruption à son domicile. Ils ont trouvé Dr William qui, après une journée très chargée, se reposait calmement. Il aura été réveillé et tiré à bout portant. Après, il aura été encore été poignardé par une arme blanche… et ces individus malintentionnées ont amené son sac à main et son ordinateur », a-t-il fait savoir avant d’ajouter que la protection civile et la police du 12e arrondissement informées, se sont rendues sur place afin d’amener le blessé à l’hôpital Gabriel Touré, mais « en cours de route, il a rendu l’âme » a-t-il déploré.
A ses dires, le procureur de la commune I a aussitôt instruit au commissariat du 12e arrondissement d’ouvrir une enquête.
Malgré cela, Dr Doumbia a souligné que des actions fortes seront menées par des travailleurs sociaux sanitaires afin de toujours condamner ce crime odieux et exiger que justice soit faite pour toutes les victimes de la barbarie humaine.
Par ailleurs, il a invité les autorités de la transition à prendre toutes les dispositions pour mieux sécuriser les professionnels de santé dans l’exercice de leur fonction.
Parmi ces grandes actions en vue, Dr Doumbia a cité entre autres, une marche funèbre le jeudi 29 avril 2021 qui aura pour itinéraire du centre de santé de référence à la mairie de la commune I, un sit-in d’arrêt de travail de 2 heure au même moment au niveau de toutes les structures de santé du Mali, un point de presse etc.
Pour réussir ce combat, le président du Conseil Régional de l’Ordre des Médecins et ses collègues d’autres ordres professionnels de la santé ont invité tous les acteurs de la santé à se joindre à ce mouvement, car selon lui, « si cela n’est pas arrêté, les gens ne doivent pas être surpris si les hôpitaux se vident. …les médecins quittent leur famille 2 heures, 3 heures du matin pour porter secours aux malades. Donc si les médecins se trouvent dans les situations d’insécurité, ils n’ont pas d’autres choix que de se sécuriser » a-t-il conclus.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali