Après avoir mis plus de 16 milliards dans la recherche minière pendant sept ans, l’Etat du Mali vient de déposséder la Société ingénierie, informatique, exploitation minière (S2IEM) composée de nationaux de sa mine. Au profit de qui, on n’en sait pas trop. Cela arrive au moment où la société compte savourer avec d’autres maliens, les fruits de sept ans de durs travaux. Une situation qui a créé la psychose chez les partenaires étrangers qui commencent à rentrer. Les plus hautes autorités de la transition sont vivement interpellées avant qu’il ne soit trop tard.
Après plus de trente ans d’expériences acquises dans le domaine minier, MM. Oumar Soumaré et Tiécoro Diarra ont décidé de voler de leurs propres ailes. Cela pour être utile à eux, à la population et au gouvernement malien dans la lutte contre le chômage des jeunes dans notre pays. C’est ainsi qu’ils ont créé la Société ingénierie, informatique, exploitation minière (S2IEM) en 2007. Donc une société nationale. Comme toutes les autres sociétés nationales, la S2IEM s’est lancée à la recherche d’un permis d’exploitation. C’est ainsi qu’à la même année, la S2IEM a obtenu un permis à Sikasso puis à Kénièba. Après l’obtention de ce permis, la société S2IEM a approché certains partenaires pour la recherche minière. Les partenaires ont aussi leur exigence sur le sujet. Néanmoins, les recherches ont alors commencé. Entre-temps, il y a eu le coup d’Etat du 22 mars 2012. Ce qui a beaucoup paralysé toutes les activités surtout dans le domaine minier en République du Mali.
Après la mise en place de la transition, la société a signé une convention en bonne et due forme avec les autorités de la transition en 2012. Et en 2013, avec l’arrivée d’un régime démocratiquement élu, la société S2IEM a eu son permis d’exploitation. Avec la situation d’insécurité de l’époque, il était très difficile pour un Malien de convaincre un partenaire étranger de venir investir au Mali. Le sérieux, l’engagement et la détermination des responsables de la S2IEM, la société S2IEM a pu avoir l’adhésion d’une société canadienne du nom de B2GOLD qui avait d’ailleurs permis contigu à celui de la S2IEM. Ainsi, un contrat a été signé entre eux. Dans ce contrat tripartite, tout est défini : la part de l’Etat, de la S2IEM et de B2GOLD.
Après sept ans (7) ans de durs labeurs surtout dans le domaine environnemental, le gisement a été trouvé. Et cela a coïncidé avec l’expiration du permis. Ainsi, comme prévoyait le code minier de 2012, toutes les sociétés minières pouvaient demander et obtenir une prolongation d’une ou deux ans pour pouvoir achever les travaux en cours. C’est dans ce cadre que la société S2IEM avait demandé en 2020 une prolongation conformément au code minier de 2012. Malheureusement, la société s’est butée à un refus catégorique des autorités de la transition en prétextant que le code minier de 2019 ne prévoyait pas cette prolongation. Effectivement, le gouvernement du Mali, ayant constaté beaucoup de lacunes dans le code de 2012 qui avait une durée de vie de sept (07) ans, avait procédé à l’adoption d’un nouveau code en 2019 dont la durée des permis est de neuf ans. Devant cette situation, la société S2IEM a proposé qu’on leur bascule dans le nouveau code en leur accordant les deux ans supplémentaires. Les autorités ont opposé un niet catégorique. Pour toutes solutions, le gouvernement malien a proposé à la société S2IEM de faire une nouvelle demande sur leur site bien vrai que les travaux continuaient sur ledit toujours. Ce qui fut fait.
La surprise de la société S2IEM a été grande d’entendre que le dossier d’une autre société minière est à l’étude sur leur site.
Immédiatement, des démarches ont été entreprises. Lors de leur rencontre avec le Ministre des Mines, de l’Energie et l’Eau, l’assurance a été donnée à la société (S2IEM) que personne ne pourra leur exproprier ce site. Aussi, le Conseil National de la Transition a été informé de la situation.
Vu la gravité de la situation, les responsables de B2GOLD ont entamé une série de rencontres qui l’ont conduit chez le Premier ministre, les diplomates, les bonnes volontés, en un mot toutes personnes dont la voix peut porter dans cette affaire.
Les partenaires se demandent comment une société minière, de surcroit nationale, peut être expropriée de son site après un investissement de plus de 16 milliards au Mali. Aujourd’hui le Président de la transition, le vice-président, le président du CNT et le Premier ministre sont vivement interpellés pour gérer cette affaire qui fait fuir les partenaires dans le secteur minier. Un secteur pourvoyeur d’emplois et qui injecte plusieurs centaines de milliards chaque année dans le Trésor public.
La Société ingénierie, informatique, exploitation minière (S2IEM) emploie à Finkola plus de 2500 personnes. Quelle injustice ! Le Mali n’a pas encore cessé de surprendre désagréablement le monde. Dossier à suivre !
Youssouf Sangaré
Source: Le Malien