Bamako, 02 avril (AMAP) Le chef du gouvernement, Dr Boubou Cissé, a réuni, mercredi, autour de lui, les dirigeants des établissements bancaires et financiers pour discuter échanger des mesures idoines à prendre afin de juguler l’impact de la pandémie du coronavirus sur l’économie du Mali.
A l’issue de la rencontre, qui s’est tenue dans la salle de conférence de la Primature, en sa présence, la ministre déléguée auprès du Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Mme Barry Aoua Sylla, a expliqué que le Premier ministre a souhaité rencontrer les responsables de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBF), de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (AP/SFD) et du Comité d’assurances du Mali, pour échanger avec eux sur les mesures éventuelles à prendre dans le cadre de la gestion de la crise qui, a-t-elle ajouté, « a un impact énorme, aussi bien sanitaire qu’économique et financier ».
Mme Barry a rappelé que le mardi, Dr Boubou Cissé a rencontré l’ensemble du secteur privé qui a présenté des doléances. « Nous sommes en train de travailler pour voir comment satisfaire ces doléances. Il en est de même pour le secteur bancaire qui travaille avec le secteur privé. Il s’agit de voir, à la fois, les effets sur le secteur bancaire et aussi ce qu’il peut faire pour ses clients qui sont les entreprises du secteur privé », a-t-elle expliqué, assurant que des mesures idoines seront prises pour juguler les conséquences néfastes de cette crise.
Pour le président de l’APBF, il s’agissait d’une réunion de réflexion sur la riposte à cette pandémie. Il a souligné que les banques seront fortement affectées et les clients aussi. « Nous avons fait des propositions. Nous allons travailler à notre niveau pour peaufiner ses propositions et ensuite nous allons rencontrer l’Etat pour qu’ensemble, nous définissions les mesures idoines face à cette crise », a assuré Bréhima A. Haïdara.
Sans donner plus de détails sur les points abordés, il a annoncé que dans les prochains jours, les banques feront connaitre leurs doléances en la matière. « L’Etat est prêt à nous accompagner. Il y a des annonces déjà dans ce sens. La Banque centrale a déjà donné une forte réponse par rapport à la situation », s’est-il réjoui.
EFFORTS FINANCIERS – De son côté, le directeur national de la BCEAO pour le Mali, Konzo Traoré, a expliqué que face à cette crise, comme les précédentes, les Banques centrales sont en première ligne. « Ce sont elles qui peuvent soutenir le système financier dans son entièreté », a-t-il dit.
Il a rappelé que la BCEAO a pris des mesures fortes, en annonçant, le 21 mars dernier, dans un communiqué, « l’augmentation sensible » de ses refinancements. « Les banques ont recours à nos guichets sur une base hebdomadaire et sur une base mensuelle. La BCEAO a ajouté 340 milliards de Fcfa aux quelques 3.900 milliards de Fcfa qui étaient déjà mis en place », a expliqué M. Traoré.
« Les banques ont demandé l’allègement des conditions de refinancement des taux. La réponse de la BCEAO a été d’organiser une adjudication à taux fixe. C’est une première depuis qu’on a commencé les refinancements sous cette forme », a signalé le directeur de la BCEAO pour le Mali.
Il a, aussi, indique que, lundi dernier, la BCEAO a servi les banques au taux minimum de 2,5% et aux montants qu’elles ont sollicités. « Les banques du Mali, à l’issue de cette opération, ont pu engranger quelques 680 milliards de Fcfa auxquels s’ajoutent le montant mobilisé sur le guichet mensuel », a-t-il poursuivi. « A ce jour, nous avons un encours sur les banques maliennes de quelques 790 milliards de Fcfa, c’est énorme », a dit Konzo Traoré.
La Banque centrale a, également, consenti une enveloppe de 25 milliards de Fcfa à la BOAD pour qu’elle puisse bonifier les prêts qu’elle va faire aux Etats. La semaine dernière, son conseil d’administration « a accordé 130 milliards de Fcfa aux Etats à un taux bonifié grâce aux 25 milliards de Fcfa de la BCEAO », a développé Konzo Traoré qui a assuré que les actions soutenues vont se poursuivre et que la BCEAO va jouer sa partition.
ADS/MD (AMAP)