Tout ne peut pas être mauvais dans une mesure. C’est pourquoi nous avons décidé de rapprocher les principaux acteurs de la lutte contre le Covid-19 pour savoir davantage si le bilan du couvre-feu instauré pour le riposte du virus. C’est ainsi que le vendredi 15 mai 2020, nous avons été reçus par le Directeur générale de la Protection Civile, le colonel Seydou Doumbia. Il était accompagné pour la circonstance par son adjoint, colonel Tiécoura Samaké, et du médecin-lieutenant Cheick Fanta Mady Koné, non moins sous-directeur santé et secours médical à la Dgpc. De long en large, ils ont passé au peigne fin les missions de la Protection civile qui sont surtout d’assistance, de secours des personnes. « Même en cas de couvre-feu, parce que pendant le couvre-feu, même si vous ne sortez pas vous pouvez avoir des problèmes. Nous nous sommes là pour secourir les gens jour et nuit », a rappelé le DG Doumbia. Avant d’indiquer que le couvre-feu a permis d’amoindrir un peu les accidents de la circulation à travers le pays. Et le colonel Doumbia de poursuivre : « Depuis l’instauration du couvre-feu, nous étions là à côté des autres forces de sécurité. Comme nous faisons partie aussi du même ministère, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile qui avait en charge le respect des mesures du couvre-feu en République du Mali, nous avons travaillé avec toutes les autres forces dans ce cadre ».
Se prononçant sur le constat sur les interventions au moment du couvre-feu, le Dg de la Dgpc a indiqué qu’il y a une baisse des interventions surtout dans le domaine des accidents de la circulation. « Vous savez chez nous 60 à 70% de nos interventions sont focalisées sur les accidents de la circulation. Les accidents occupent 70% de nos interventions. Donc avec le couvre-feu, il y avait eu une baisse des accidents de la circulation routière au regard du couvre-feu parce que les gens ne circulaient pas assez et de surcroît il y avait moins d’accident de la circulation au niveau national », explique le colonel Doumbia, complété par son adjoint et son sous-directeur santé et secours médical. Le médecin-Lieutenant Cheick Fanta Mady Koné a révélé que le couvre-feu a été très salutaire : « Il nous a permis de faire beaucoup de choses. Par exemple dans le cadre de la désinfection des lieux publics, n’eut été le couvre-feu, il serait très difficile de procéder à la désinfection de 98 marchés et 18 auto-gares. Nous avons également désinfecté des prisons. Quand la population est mobile il est très difficile d’effectuer certaines missions, mais avec le couvre-feu, nous avons pu faire ces travaux-là dans la sécurité, dans la sérénité et le plus rapidement possible ». Et M. Koné d’ajouter : « Nous avons des ambulances médicalisés et nous avons à faire plus d’une soixantaine de cas d’évacuation des malades de Covid-19 en assistance aux services de santé ».
« Dans la lutte contre le Covid-19, toute mesure qui limite les contacts interhumains est toujours meilleure… »
Le Directeur général adjoint de la Direction Générale de la Santé (Dgs), Abdoulaye Guindo, n’est pas allé par le dos de la cuillère s’agissant les bienfaits du couvre-feu dans la lutte contre le Covid-19 : « L’instauration du couvre-feu a été salutaire. Parce que au regard de la gravité et de la contamination rapide de cette pandémie, toute mesure qui limite les contacts interhumains est toujours meilleure ». A en croire M. Guindo, l’instauration du couvre-feu a permis considérablement de couper la chaine de transmission et de contamination de la pandémie. « Les mosquées et marchés n’ont pas été fermées et on n’a pas pu faire le confinement, l’instauration du couvre-feu était nécessaire puisqu’il a permis de freiner la propagation du virus pendant la nuit », a-t-il expliqué. Avant de conseiller les mesures barrières à savoir le port de masque, le respect de la distanciation sociale, prôner le lavage des mains au savon…
- Guindo n’a pas manqué de rappeler que les services de santé, la direction de la protection civile et les forces de l’ordre travaillent main dans la main dans la lutte contre le Covid-19. « Aujourd’hui nous avons trois centres de prise en charge et maintenant nous sommes en train quand même, compte tenu du nombre élevé des patients positifs, de mettre sur le site du Febak plus de 400 lits où nous allons dans un avenir très proche mettre les cas asymptomatiques parce que les hôpitaux sont en train d’être débordés», explique le DgaGuindo. Avant d’appeler au respect strict des mesures barrières afin de casser la chaine de transmission. « Puisqu’au Mali la transmission est devenue totalement communautaire, c’est ce que nous avons beaucoup craint et c’est ce qui est arrivé », a-t-il souligné.
Une contravention de plus de 3 millions de FCFA perçue !
Conformément à la teneur du décret instituant le couvre-feu, d’une manière générale, il a été bien observé dans toutes les régions. A cette occasion, les forces de l’ordre ont à travers les Directions régionales de Police, procédé à des contrôles de l’effectivité de son application. Au terme des quarante-deux nuits (allant du 26 mars au 07 Mai 2020) de sa mise en œuvre, on note une satisfaction bien que par endroit on rencontre des personnes qui tentent de justifier ou non leur présence aux heures du couvre-feu. Somme toute, elles ont été conduites dans les commissariats territorialement compétents pour fait de violation des termes du couvre-feu. Trente-quatre mille huit cent onze (34.811) hommes, cent quarante-cinq (145) véhicules et quinze (15) motos ont été déployés pour les opérations de contrôle au cours desquelles, huit mille six onze (8.611) personnes ont été interpellées dont 7.530 hommes et 1.081 femmes, quatre mille deux cent trente-deux (4.232) engins dont 3.633 à 02 roues, 588 à 04 roues et 11 à 03 roues saisis, contre une contravention de trois millions quatre cent quatre-vingt-quatre mille neuf cent francs CFA ( 3. 494 .900 FCFA ) perçue.
Agoumour
Source: Le Démocrate