Les règles ne sont pas régulières, des saignements peuvent survenir à n’importe quel moment ou sont même parfois absents.
Prise ou perte de poids, nausées, tension des seins et maux de tête sont des désagréments qui constituent un facteur de retrait précoce ou même de rejet de la conception.
Les questions de planning familial, d’espacement des naissances pour la santé de la mère et de la famille gagnent les esprits. Hommes et femmes sont pour le moins d’accord à l’utilisation des contraceptifs. Mais au-delà d’un premier essai, nombreuses sont les femmes qui rejettent les contraceptifs. Il y a certes des avantages à l’utilisation des méthodes contraceptives, mais pour les personnes interrogées dans cet article, ce sont les inconvénients qui priment.
Khadidiatou Sanogo, sociologue utilise depuis une année le modèle « Jarrette » comme contraceptif. Se planifier lui est venue lors d’une campagne pour l’espacement des naissances. « Avec la jarrette je ne devais pas avoir mes règles. Mais elles sont plutôt devenues irrégulières. J’avais des saignements tout le temps et des malaises souvent. Je perdais du poids aussi, ce qui me plaisait bien, car j’avais du mal à en perdre. Mon gynécologue m’a conseillée d’enlever la « jarrette » qui pourrait être la cause de mes désagréments. Et depuis, tout est redevenu normal », explique-t-elle.
C’est le même constat pour Aminata Sacko, ménagère. « Je me suis planifiée à l’insu de mon mari en utilisant le sérum quand j’ai eu mon premier enfant par césarienne. J’ai eu tous les problèmes pour avoir mon deuxième enfant, j’ai fait plusieurs traitements aux saignements que j’avais et les malaises persistantes. Dieu merci, tout va bien actuellement, j’ai eu deux enfants après ma mauvaise expérience de cette méthode, je ne souhaite pas renouveler cette expérience, car un homme averti en vaut deux ».
Fanta Coulibaly et Djénéba Traoré : deux étudiantes qui utilisent la méthode « jarrette » ne sont pas contentes des effets secondaires. Leur cycle est irrégulier et elles ont pris du poids, toutes choses qu’elles désapprouvent, car elles se sont planifiées pour vivre pleinement leur jeunesse.
Pour Ousmane Traoré, blogueur, le seul hic de la planification familiale c’est les méthodes contraceptives. De ce que j’en connais, elles ont toutes des incidences sur la santé. « C’est comme régler un problème par un problème. S’il faut planifier une femme pour espacer les naissances et ensuite faire des traitements pour qu’elle puisse en avoir, ce n’est pas évident. Mieux vaut rester sur les méthodes traditionnelles sans risque sur la santé de la mère et de la famille », s’exprime Ousmane Traoré.
Ce constat est interpellateur, car la faible utilisation des services de santé de la reproduction en général, et de la planification familiale, en particulier, contribue beaucoup aux maladies ou aux décès des enfants de moins d’un an et des femmes pendant ou après l’accouchement. Selon la 5e Enquête démographique et de santé au Mali, l’utilisation actuelle des méthodes de contraception modernes reste très faible (soit 9,9 %) malgré les efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires.
Depuis l’EDS V, le gouvernement du Mali s’est lancé dans la promotion de la planification familiale afin de réaliser le dividende démographique et le développement humain durable. Plusieurs ONG sont aussi engagées dans ce sens.
Aminata Traoré
Source: lesechos