Mais ce jeudi, le président était dans une autre dimension, celle d’un acteur à la recherche d’un premier rôle sur la scène internationale, volontaire pour partir dans l’après-midi en Ukraine et aller voir Valdimir Poutine ce vendredi à Moscou avec Angela Merkel pour tenter d’arrêter une guerre aux portes de l’Europe.
Cette annonce faite en tout début de conférence de presse avec ce qu’il fallait de dramatisation, a écrasé tout le reste. Cette initiative rappelle celle qu’avait prise Nicolas Sarkozy en 2008 au moment de l’invasion russe en Géorgie, l’ancien président partant à Tbilissi et Moscou jouer les médiateurs. La France présidait alors l’Union européenne. Cette fois le tandem Hollande-Merkel court-circuite la diplomatie européenne si souvent impuissante et incapable de parler d’une seule voix.
Sur le plan intérieur, François Hollande veut prolonger « l’esprit du 11 janvier », celui de « l’unité de la République » qui s’est manifesté ce dimanche-là après les attentats tragiques à Charlie Hebdo et l’Hyper Casher. Le président était attendu sur le thème de la laïcité, du service civique, de la politique de la ville. Il n’est pas entré dans le détail, laissant le gouvernement préciser les mesures à venir. L’époque du président qui remplit la fonction de premier ministre, c’est terminé, d’autant qu’il a maintenant à l’Hôtel Matignon quelqu’un sur qui il peut vraiment se reposer pour la gestion des affaires intérieures. Un gouvernement invité à « plus d’audace et plus de réformes ». Lui-même a promis ce jeudi que pendant les deux ans et demi qu’il lui reste « il ne cessera pas d’agir » , sans regarder la courbe de ses sondages de popularité aujourd’hui plus encourageante…
Source: Lavoixdunord.com