Durant les premières semaines qui ont suivi le coup d’Etat du 18 août 2020, les discussions ont été très laborieuses entre la junte et la mission de la CEDEAO pour le Mali, en ce qui concerne l’ouverture d’une période de transition.
Pour la gestion des Affaires publiques durant ladite période, il a été convenu d’instaurer des organes qui feront office d’Institutions de la République, si celles-ci n’existaient pas. Évidemment qu’en pareilles circonstances chacun essaie de tirer la couverture à soi-même. Ainsi le choix du président de la Transition, nombreux sont les observateurs qui se sont convaincus que la junte avait concocté un plan ‘’A’’ et un plan ‘’B’’. Pour le plan ‘’A’’ les putschistes avaient misé sur l’attribution de la présidence de la Transition à Assimi Goïta cumulativement avec sa charge de président du CNSP.
Mais la CEDEAO s’est montrée intraitable à ce sujet en faisant preuve d’intransigeance pour que la présidence de la transition soit confiée à un civil et non à un militaire.
Le reste de la communauté internationale était du même avis que la CEDEAO sur ce plan. Surtout que le spectre d’un embargo total avait été brandi. Quoi qu’il en soit, après mille et une tractations, la junte a finalement consenti à jeter son dévolu sur un militaire à la retraite. Et comme pour ne pas rester trop en marge de l’exercice du pouvoir d’Etat, le poste de vice-président de la Transition fut créé et confié à Assimi Goïta, le président du CNSP.
Ce vice-président, à l’entendement de la junte, jouirait presque des mêmes prérogatives que le président de la Transition qu’il peut remplacer en cas d’empêchement.
Mais la CEDEAO n’a pas voulu entendre les choses de cette oreille et a plutôt exigé que soit simplement supprimé ce poste de vice-président et que dans le cas contraire, le titulaire de ce poste s’occupe exclusivement des questions de sécurité et de défense.
El Hadj Mamadou GABA
Source : Le Soir De Bamako