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CONDUITE DE LA TRANSITION : LE CHÉRIF DE NIORO DÉNONCE LA MISE À L’ÉCART DES ‘’HAMALLISTES’’

On devrait vraiment en vouloir au régime défunt d’avoir œuvré, en 2013, pour créer une jonction étroite, ou plutôt une interdépendance, entre politique et islam au Mali. Ce qui était à l’époque une simple stratégie électoraliste a finalement accouché d’une hydre politico-religieuse dont le Mali aura beaucoup de peine à se débarrasser. C’est ce qui fait que de nos jours, l’immixtion du religieux dans la sphère politique est devenue la norme, avec une prédominance des dignitaires religieux musulmans dans la gestion des Affaires Publiques. On en est arrivé à un point où les autorités nationales, pour prendre des grandes décisions de l’Etat, sont sommées de s’en référer aux desideratas des leaders musulmans du pays.

 

Or dans son préambule, la Constitution de la République du Mali met un accent sur la forme républicaine et la laïcité de l’Etat. Il est vrai que la majorité écrasante du peuple malien revendique son appartenance à l’islam. Mais cela ne voudrait nullement dire que l’islam est la religion d’Etat pour que les dignitaires religieux musulmans soient les acteurs incontournables dans la vie de la nation. Et pourtant, c’est ce à quoi nous assistons dans notre pays où la popularité des dignitaires religieux musulmans submerge de loin celle des autorités administratives et politiques. Ces dernières, souvent en manque de popularité, n’hésitent pas à recourir aux premiers qui finalement deviennent les vrais tenants des rênes du pouvoir d’Etat et naturellement leurs simples désirs deviennent comme des ordres à exécuter par nos autorités.

Dans la gestion des affaires publiques, les dignitaires religieux musulmans ont toujours leurs mots à dire et quelques fois leurs avis à imposer d’une façon ou d’une autre. C’est ainsi qu’à propos de l’instauration du Conseil National de Transition, le Chérif de Nioro est monté au créneau pour dénoncer la mise à l’écart des ‘’Hamallistes’’. C’était au cours de son sermon hebdomadaire, le vendredi 4 décembre 2020, à Nioro. A cette occasion et devant de très nombreux fidèles, le guide religieux est monté au créneau fustiger le comportement des autorités nationales, sous différents régimes, quant à leur habitude de toujours trahir leurs promesses. Le guide religieux des ‘’Hamallistes’’ a rappelé qu’il ne plaide pas, auprès des différentes autorités du pays, sa cause personnelle. Mais chaque fois qu’il intervient auprès desdites autorités, c’est pour aller dans le sens du bien-être social des populations et pour le développement socio-économique du cercle de Nioro.

Mais chaque fois ce sont des promesses qui n’ont jamais abouti. Nul n’ignore le rôle capital qu’a joué le Chérif de Nioro dans la résolution de la crise sociopolitique qui a finalement abouti au renversement du régime IBK. Dans ses tentatives de résolution de cette crise, la représentant de la CEDEAO avait effectué une visite à Nioro pour prendre les avis du Guide des ‘’Hamballistes’’. Il a été constaté que depuis leur accession au pouvoir, les militaires tentent de faire cavaliers seuls, en ignorant essentiellement l’existence de la classe politique, mais de là à vouloir se passer des avis et conseils de certains religieux musulmans, de la trempe du Chérif de Nioro, là il y a grand péril. Sinon comment comprendre, pour l’instauration du CNT qui est la ‘’Chose’’ du peuple, que les autorités de la Transition puissent oublier les adeptes du Chérif de Nioro. Il est vrai que conformément à la clé de répartition, il n’y avait que 3 sièges pour l’ensemble des organisations religieuses du pays, mais cela ne pourrait être un alibi pour justifier la mise à l’écart de la confrérie des ‘’Hamballistes’’.

Source : Le Soir De Bamako

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