Le samedi 22 octobre 2022, Azalaï Hôtel de Bamako (ex- Salam) a servi de cadre à la quatrième édition de CEO Talks du Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest du Mali (REAO-Mali), avec l’accompagnement du PNUD, de la Banque Mondiale, de la Coopération Danoise et autres amis du Reao. Le thème choisi pour la circonstance est: « Jeune entrepreneur : quelle forme juridique pour ma structure?». Le débat autour de ce thème a été animé par Me Fatoumata Sidibé Diarra, avocate au Barreau du Mali et de Paris, première responsable du Cabinet FSD Conseils, et modéré par SidyDagnoko, secrétaire à l’organisation de Reao-Mali. Etaient présents à la rencontre, la présidente active de REAO-Mali, Dr. Awa Diarra ; les anciens présidents de Reao-Mali, Sory Ibrahima Makanguilé, Bakary Camara ; les étudiants et plusieurs personnalités de marque.
«Le REAO est une association professionnelle qui regroupe les chefs d’entreprises pour la promotion de l’entrepreneuriat dans un écosystème économique et financier, sécurisé et dynamique. CEO Talks a pour idée de faire venir un ou une chef(fe) d’entreprise qui vient à la rencontre des jeunes pour partager son expérience, ses idées, ses valeurs, donner des conseils et de l’inspiration aux jeunes. C’est une très belle initiative de REAO-Mali qui est une véritable tribune pour un dialogue direct, un espace de réflexion, d’échanges et de partages d’expériences entre chefs d’entreprises et jeunes entrepreneurs. C’est aussi un espace de discussion, de conseil pratique sur les enjeux économiques, les difficultés du parcours et surtout les perspectives d’avenir axées sur une forme de propositions à l’attention des jeunes porteurs de projets. Chers jeunes, je vous invite à vous approprier cette opportunité qui s’offre à vous », a déclaré avec espoir Dr. Awa Diarra.
Ibrahima Sory Makanguilé, président fondateur du REAO-Mali, a indiqué que le réseau est composé de 8 Etats de l’Afrique de l’Ouest plus le Tchad, avec 850 membres aux derniers recensements, tous chefs d’entreprises. Le REAO est né un an après la dévaluation du Fcfa. C’était comme une réaction du secteur privé aux gouvernements et aux politiques. Cela veut dire que le combat du secteur privé n’a pas commencé aujourd’hui. On s’est battu pour créer le dialogue entre le secteur privé et les Etats, les institutions et les bailleurs des fonds. Ensuite on s’est dit de retourner vers les jeunesses, étant l’avenir, pour avoir des jeunes au niveau REAO constitué aujourd’hui de plus de 75% de jeunes entrepreneurs qui sont en train de préparer la relève», a-t-il dit.
Bakary Camara, ancien président de REAO, a fait savoir que l’un des objectifs du réseau est de maintenir un dialogue permanent entre le secteur privé ou les entreprises et l’Etat, premier acteur de l’économie dans nos pays et pourvoyeur des ressources à travers le marché public et les grands travaux. « C’est pour cela que le REAO, à travers divers plaidoyers et de suivis, est parvenu à modifier beaucoup de textes tant sur le plan fiscal que sur le plan règlementaire en général et même dans le commerce », dit-il.
S’adressant à l’assistance, majoritairement jeune, Me Fatimata Sidibé Diarra, a évoqué le droit commercial, le fondement juridique pour créer les sociétés commerciales, les différentes formes de sociétés, les avantages et les inconvénients de différentes formes, le choix des jeunes qui commencent… Elle a aussi évoqué les contraintes liées à l’environnement et à la fiscalité qui sont des professions règlementées. Selon elle, en plus des aspects liés à la création de la société, il y a d’autres éléments juridiques qu’il faut prendre en compte. Elle a parlé aussi des pré-requis pour ceux qui veulent se lancer dans l’entreprenariat. «Il faut avoir une idée précise de son projet, c’est-à-dire prendre le temps de bien réfléchir à ce qu’on veut faire ; être assez dans ta tête ; bien identifier ses cibles ; il faut avoir une bonne stratégie commerciale; avoir une bonne communication pour faire connaître son produit; avoir une bonne comptabilité, une bonne fiscalité dès le début ;…», a-t-elle explicité.
Ce qu’on retient aussi de la rencontre, ajoute le Me Fatimata, c’est que pour faire de l’entreprenariat, il faut avoir de la volonté. « Nous avons entre 250 000 et 350 000 jeunes chaque année sur le marché de l’emploi qui sortent de l’école. En face de ces effectifs, il y a en moyenne 50 000 emplois créés. Et ça c’est quand le Mali se portait bien. Vous imaginez qu’il y a au mois 150 000 jeunes qui sont sur la touche, ne savent pas quoi faire. L’Etat crée très peu. Et il n’y a que par l’économie, par la croissance, par l’investissement, par l’entreprenariat qu’il faut trouver des débouchés à cette jeunesse qui est une bombe sociale sur laquelle on est tous assis et qui peut amener le pays à l’aventure », a-t-elle prévenu.
Me Diarra s’est réjouie du choix du REAO porté sur sa modeste personne, avant d’inviter les jeunes étudiants à créer des clubs des futurs entrepreneurs, à venir vers le REAO pour faire une synergie et développer le secteur privé. « J’espère que les informations qui vous ont été données vous ont été utiles, et que vous allez approfondir la réflexion pour qu’on ait plusieurs capitaines dans le REAO», conclut-elle
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain- MALI