L’Association des amis de la culture Peule (Tabital Pulaaku Mali) a organisé, le dimanche 23 octobre 2022, un meeting au Palais de la Culture de Bamako pour la paix au Mali, l’unité nationale, la refondation de l’État, la réconciliation nationale et la restauration du vivre-ensemble. C’était en présence du président de Tabital Pulaaku Mali, Abou Sow ; du représentant de Tabital Pulaaku international, Razack Bah ; du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo ; du ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’Elevage et de la Pêche, Youba Ba ; des anciens ministres et ambassadeurs et de nombreuses autres personnalités. Au cours de ce meeting, le président de Tabital Pulaaku, Abou Sow, a fait savoir que «Tout chemin de réconciliation passera, sous peine de conduire à une impasse, par l’abandon de l’instrumentalisation des donzos et l’arrestation de ceux d’entre eux dont les mains sont rouges du sang d’innocents ».
Après l’exécution de l’hymne national du Mali en peul et les mots de bienvenue de la représentante du maire de la commune V du district de Bamako, Mme Haïdara Oumou Touré, le président de Tabital Pulaaku, Abou Sow, a rappelé que Tabital Pulaaku est créé en 1992 au Mali et existe aujourd’hui dans plus d’une vingtaine de pays d’Afrique et comporte des structures sur les continents européen, américain et asiatique. Toutes ces structures, dit-il, sont regroupées au sein d’une faîtière internationale, appelée Tabital Pulaaku international, dont le siège est à Bamako. « Le moment est venu pour tout le monde, pour nous tous, de nous regarder en face, de nous poser une série de questions à propos justement de la crise que nous vivons. Pourquoi y a-t-il eu cette crise ? Pourquoi tant de tueries ? Pourquoi tant de destructions massives de biens ? Que de sang versé ! Que de villages anéantis ! », s’est-il indigné. Selon lui, le présent meeting s’inscrit dans le programme de Réconciliation Nationale dont la semaine nationale de la réconciliation (SENARE) a eu lieu sur toute l’étendue du territoire national, du 15 au 21 septembre 2022. Pour lui, les membres de la communauté peule ont subi des exactions et des abus de toutes sortes, y compris de la part de ceux qui avaient en charge d’assurer leur protection et leur sécurité : arrestations nombreuses et pour la plupart injustifiées ; enlèvement et disparition ; détention prolongée et non suivie de procès. Et le pire, ajoute-t-il, a été l’instrumentalisation des milices donzos à partir de 2015 et qui se poursuit encore malgré les tueries et les massacres des populations civiles innocentes auxquels ces milices se sont livrées. « Partout, ces prétendus donzos ont semé la terreur et la désolation et continuent à bénéficier d’une grande permissivité, voire, d’une totale impunité. Tout chemin de réconciliation passera, sous peine de conduire à une impasse, par l’abandon de l’instrumentalisation des donzos et l’arrestation de ceux d’entre eux dont les mains sont rouges du sang d’innocents », a déclaré Abou Sow. Selon lui, tous les peuls ne sont pas des djihadistes et les djihadistes ne sont pas tous que peuls. Avant d’ajouter que la communauté peule a payé un lourd tribut à cette guerre contre le terrorisme. Par sa voix, Tabital Pulaaku réaffirme son engagement à contribuer à la recherche d’une solution réelle et durable à la crise que connaît le Mali. « La communauté peule du Mali, toutes zones représentées dans cette salle, proclame haut et fort son appartenance à la Nation malienne, à l’Etat du Mali qu’elle veut un et indivisible et éternel », a-t-il dit. Le Président de Tabital Pulaaku prône le pardon pour la paix au Mali. « Nous sollicitons du Gouvernement et des autorités judiciaires l’élargissement de toutes les personnes en détention et contre lesquelles aucune preuve d’implication dans le terrorisme n’a été établie. Nous sollicitons aussi du Gouvernement une analyse réelle des causes économiques, sociales et sociologiques profondes de la crise. Nous sommes convaincus que les causes de la crise sont loin d’être seulement idéologiques. Elles procèdent de relents économiques et de la non prise en compte de ce que, dans le centre, l’élevage constitue l’activité principale.
Nous demandons à l’Etat Malien, de procéder à l’aménagement de pâturages de la même manière qu’il procède, à l’aménagement de casiers rizicoles. Nous sollicitons de l’Etat un appui ponctuel sous forme de subvention pour embouche bovine ou ovine, notamment, au profit des couches vulnérables, dont les femmes. Nous souhaitons un programme spécial d’appui en aliment bétail à titre gratuit à hauteur de 1.200 Tonnes, au profit des communes les plus affectées. Enfin, le renforcement du volet hydraulique pastorale », a souligné Abou Sow. Concernant les personnes déplacées, dit-il, il est essentiel de poursuivre les opérations d’assistance alimentaire à leur profit et de créer les conditions de leur retour à leurs villages d’origine. A sa suite, tous les autres intervenants ont salué l’initiative de Tabital Pulaaku pour la paix au Mali. Ledit meeting a été clôturé par les bénédictions.
Aguibou Sogodogo