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Commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 : Espérer sur « une perspective de construction de la paix

La commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 à l’Arc de triomphe en France doit donner à réfléchir. Elle a bien fait de prôner le multilatéralisme. Elle fustige les dirigeants super nationalistes de certaines puissances qui ne cessent de heurter les sensibilités dans leur viseur machiavélique. On peut se permettre d’espérer, s’il est vrai que cette rencontre se fait dans « une perspective de construction de la paix ».

La paix, cette  denrée chère qui manque cruellement à ce monde on ne peut plus tourmenté. Cette commémoration doit interpeler singulièrement les  puissances, toutes les puissances sans exception. Ce sont elles qui sont les artisans de tous les conflits et toutes les souffrances que le monde connaît, même si les principaux acteurs se trouvent du côté des victimes. Même si Pour nous des pays impuissants, il est inutile de « remuer les cendres encore chaudes de l’histoire », nous ne pouvons que faire de l’obsession et des incantations au constat que le monde va de mal en pire.

C’est par la force des choses que nous nous sommes retrouvés dans l’engrenage des guerres de rivalité dont l’accalmie, il y a cent ans, se fête ce 11 Novembre 2018 sous l’Arc de triomphe à Paris.

A cette occasion, il est étonnant de constater que les hommages rendus aux soldats « tombés pour un idéal » ne sont pas pleinement inclusifs pour « le soldat inconnu » tombé pour une cause qu’il ignorait et qui  n’était même pas la sienne. Il serait d’ailleurs sidéré s’il savait qu’il était en tant que proie, un enjeu de cette rivalité entre les grands.

La commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 dénote un minimum de conscience du fait que l’avenir de la planète est sombre et qu’il sera apocalyptique si les hommes ne changent pas ; tant que l’homme restera un loup pour son prochain.

L’organisation des nations Unies instituée pour garantir la paix entre les peuples doit être repensée. Le secrétaire Général de l’ONU a fait une sortie remarquée lors de la commémoration. Audela  des beaux discours, l’ONU doit sortir des sentiers battus. Je sais que la marge de manœuvre du patron de l’ONU est très étroite, soumis qu’il est aux intérêts divers des puissants. Il peut au moins exprimer le désir d’humaniser et de revigorer l’institution.

Pour cela, il peut appeler ses membres, surtout les plus puissants à une considération accrue de la vie et de la dignité de l’homme, où qu’il soit. Chacun doit lutter contre ce qu’il y’a d’injuste en lui et autour de lui.

Il suffit que chaque homme soit moins mercantile et plus humain pour que les conditions de la paix se créent.

Ceci interpelle particulièrement les puissances qui ont l’habitude d’enterrer la bonne conscience au profit de l’affairisme.

Si les uns se mettaient un instant à la place des autres, les peuples martyrs à qui l’on a jeté le mauvais sort de la guerre avec ses affres indescriptibles, seraient délivrés.

Je me demande si les marchands d’armes et leurs associés savent que comme eux, tous les hommes durant le petit laps de temps qu’ils ont à vivre sur cette terre, aspirent légitimement à la paix, au bien être, au bonheur.

Est-ce-qu’ils savent réellement « que ce qui est agréable au lézard, l’est aussi au margouillat »  Est-ce que la science et la technologie qui sont le patrimoine commun de l’humanité doivent être utilisées par les uns pour persécuter les autres à des fins mercantiles ?

Si le nouveau Secrétaire général  de l’ONU est un homme de paix et de justice, il doit s’approprier ces questionnements et s’en inspirer pour insuffler un nouveau sang dans les veines de son institution.

Je ne vais pas perdre le temps à rappeler les souffrances indicibles que les hommes subissent à travers le monde par la faute des hommes.

Quand le vent souffle, chacun s’occupe du fardeau qu’il a sur la tête .C’est pourquoi je me focalise ici sur le cas du Mali.

Personne n’ignore que mon pays, le Mali, traverse une crise grave qui a commencé en sa partie nord .Comme ailleurs, il s’agit d’une banale rébellion instrumentalisée par les réseaux d’intérêts économiques et stratégiques aux fins de la partition du Mali. Ces réseaux sont pilotés par la France qui, après avoir attisé, le feu, fait figure de principal pompier. Il est vrai que la quantité importante de bombes larguées par l’aviation française, a affaibli considérablement les djiadistes et a freiné leur course pour l’invasion totale du Mali.

Mais ce qu’on ne dit  pas c’est que ce sont les vaillants soldats maliens qui, dans des mauvaises conditions et sans équipements adéquats, ont mené au solde, les opérations les plus périlleuses pour déloger les djiadistes retranchés dans les coins et recoins avec leurs armes.

Après ces brillantes prestations, nos vaillants soldats se sont vu interdits de prendre la route de Kidal – Serval  s’est mué en Barkhane. Depuis ces jours, la France et ses troupes alliées gèrent Kidal et Tessalit, en toute opacité.

Qu’à cela ne tienne. Aujourd’hui, il s’agit de reconstruire la paix au Mali sur la base d’un  document intitulé «  les accords d’Alger ». Ce document que les autorités maliennes ont dû signer, le couteau sur la gorge, est largement controversé au sein des populations maliennes.

Je pense que la communauté internationale et toutes les bonnes volontés qui veulent nous aider à sortir de cette situation, doivent consentir à considérer ce document comme flexible et perfectible pour les besoins de la cause qui est le règlement rapide et durable du problème. Qu’elles en soient remerciées par avance. Le forum national qui est en cours au Mali peut être mis à profit pour relire et adapter ces dits accords.

En attendant, les Maliens  ne doivent pas se laisser divertir par les dissensions internes. Les Maliens confrontés à toutes sortes de difficultés, peinant à acquérir les trois repas normaux ; les Maliens pour qui le prix d’un flacon d’alcool pour panser une plaie est exorbitant, ne doivent pas se laissés entrainer dans des troubles aux conséquences imprévisibles. Majorité comme opposition, personne n’a le droit de refuser les concessions indispensables pour faire la paix au Mali. Personne n’a le droit de faire l’affaire des ennemis du Mali. Unissons – nous  pour adapter et appliquer rapidement les accords devant aboutir à une paix durable dans un Mali unifié. Pour ce qui est des acteurs extérieurs, personne, à commencer par les pays voisins, n’a intérêt à enflammer le Mali (Que Dieu nous en garde).

Les Maliens n’ont pas encore perdu l’espoir.

Le Président Macron, malgré sa jeunesse, est un visionnaire qui veut incarner le changement positif en France (berceau des droits de l’homme).

Nous espérons qu’il marquera les relations franco maliennes du Sceau de la compréhension réciproque et de la probité

Elhadj Drissa Doumbia

Ecrivain, domicilié à  Bamako -Yirimadio

Source: Le Républicain

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