Le 10 mars 2022, le gouvernement de transition a, lors d’un Conseil de cabinet, annoncé la reprise prochaine des activités de la Compagnie malienne de développement des textiles (COMATEX). Il s’est notamment engagé à payer 600 millions de francs CFA sur les 2 milliards d’arriérés de salaires des employés. Même s’il s’agit d’une annonce importante, les acteurs restent prudents face aux défis existants pour la réouverture de la compagnie.
Le 11 avril 2022, un chronogramme pour le paiement des salaires a été adopté entre les autorités (Secrétaire général ministère de l’Urbanisme, de l’habitat, des domaines et de l’aménagement du territoire et de la population) et les deux syndicats représentants les travailleurs de la société, fermée depuis août 2020. Selon un travailleur qui a requis l’anonymat, les discussions sont en cours et le chronogramme prévoit un premier paiement d’ici la fin de ce mois d’avril et un second fin juin. Assurément une bonne nouvelle pour le millier de travailleurs, en chômage depuis près de deux ans. Mais d’autres questions essentielles avant la reprise effective des activités restent entières. Il s’agit en l’occurrence du règlement des dettes d’exploitation et des dettes sociales. C’est pourquoi notre interlocuteur parle d’une annonce « politique » dont les actes concrets ne sont pas encore posés.
Nouvel élan
Alors que le Mali vient de retrouver sa place enviée de premier producteur africain de coton, avec 760 000 tonnes cette année, il est « inadmissible » pour les acteurs que nous ne transformions que moins de 2% de cette production. La relance de la COMATEX est donc pour les autorités « un impératif » pour amorcer cette dynamique, destinée à valoriser les productions nationales. En outre; dans un contexte marqué par la conjoncture internationale et l’embargo que subit notre pays depuis le 9 janvier 2022, les autorités préconisent la « promotion de certaines productions » en vue d’assurer une plus grande souveraineté.
Pour garantir la reprise de ce symbole de l’industrie malienne, l’État entend, au-delà de ses engagements pour l’opérationnalisation, assurer une exploitation plus efficiente de l’unité. Notamment à travers la recherche de nouveaux partenariats et une participation du Budget national.
« Si l’État s’engage à ce niveau financier et institutionnel, il va falloir aussi s’attendre à des résultats de performance », avait notamment déclaré le ministre de l’Industrie et du commerce, M. Mohamed Ould Mahmoud, en novembre 2021, en marge d’une conférence sur la vie chère.
Fatoumata Maguiraga
Source : Journal du Mali