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CNSP : Comité non grata !

Trompeur dans ses démarches, dribbleur dans ses choix, légalité trainée aux bottes, et une défiance à l’égard de la CEDEAO, voici le concentré des critiques adressées aux CNSP, la junte militaire à l’origine du changement de régime au Mali, depuis quelques semaines. Appelé à se dissoudre après l’investiture du Président et du Vice-Président, le CNSP semble vouloir s’accrocher et risque de perturber la sérénité d’une transition qui se veut efficace.

Peut-on finalement faire confiance au CNSP ? C’est la grande question que se posent bon nombre de maliens, après une série de décisions et d’actions posées par cette junte qui a fait démissionner le Président IBK, à la suite d’un coup d’Etat. En effet, des incohérences administratives aux abus de prérogatives en passant par l’illégalité de certaines décisions, le CNSP est dans un dilatoire, masqué par le jeu de ping-pong face aux sanctions de la CEDEAO, qui prolonge, malheureusement ainsi l’embargo sur le Mali.

Plus aucun doute, la côte de popularité du CNSP est en souffrance avec la prolongation de la situation de crise que notre pays continue de vivre et de subir malgré un semblant de retour à la normale constitutionnelle. Car, peu à peu, l’espoir semble faire place à la désillusion, au discrédit, à la méfiance à l’égard des membres du CNSP.

Ce Comité semble cacher en son sein, plusieurs fins connaisseurs des jeux politiciens que ne revendique le M5 RFP, une pépinière d’hommes politiques. Toute chose qui en dit long sur le jeu de dame entre le CNSP et le M5 RFP, qui passe de force unique du changement à mouvement non grata.  En effet, après avoir auréolé ce dernier au lendemain de la chute de Président IBK, le CNSP a fait miroiter au M5-RFP la promesse de la Primature, pour ensuite s’en débarrasser le plus proprement possible.

Ainsi, cette organisation politico-religieuse, à l’origine de la chute d’IBK, est sortie bredouille de l’ossature de la transition. Alors que dans un passé récent, le CNSP l’avait reconnu comme un « acteur majeur dans la conduite du nouveau Mali ». Mais rien !

En faisant sortir ce regroupement les mains vides, les militaires ne font plus mystère sur leur ambition de se positionner au sein des organes de la transition. La preuve, à travers ses actes qui vont au-delà de ses prérogatives, plus besoin de rappeler que le CNSP sait faire le tour, mais pas sans souffrance des textes, de la légalité et de la légitimité.

Le dernier en date, de ce qu’on pourrait assimiler à un cirque désolant, est la nomination du colonel major Daouda Sogoba, comme Chef de l’Etat-major particulier du président de la République. Un empiétement désolant. Pour qui sait le rôle capital de l’occupant de ce poste, qui est « l’intermédiaire » entre l’armée et le Président de la République.

En effet, le chef d’Etat-major particulier du Président de la République est et demeure dans l’ordonnancement de la présidence, « la principale chaine de commandement, le plus proche, qui sert d’interface entre le Président de la République et les forces armées ».

Par cette nomination du colonel major Daouda Sogoba, le 24 Septembre 2020, la veille de la prestation de serment du Président de la transition, le CNSP a encore unilatéralement choisi son interlocuteur avec Ba N’Daw qui devrait procéder à cette nomination. Une violation flagrante des prérogatives du président de la transition.

L’acte est aussi un saupoudrage administratif. Ce décret pris le 24 Septembre 2020, soit à seulement un jour de l’investiture du président de la transition qui était déjà connu, aurait pu attendre ce début de mandat de Bah N’Daw, nouveau président de la transition.

En termes clair, c’est Assimi Goita qui, par cet acte, a décidé qui est l’interface entre l’armée et le président N’DAW. En ancien militaire, et si ce dernier voulait nommer un autre homme de confiance que celui « imposé » ? Un acte qui dénote déjà de la difficile cohabitation entre le CNSP et le président de la transition, quid d’un Premier ministre de surcroit civil ?

Le boulevard du quiproquo est donc ouvert.

La Rédaction

Source: Bamakonews
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