La promotion et la valorisation de légumineuses telles que les haricots, les lentilles et les pois chiches dans les politiques agricoles mondiales ont permis de préserver et d’améliorer le niveau nutritionnelle des populations vulnérables de la planète
La communauté internationale a célébré la clôture de l’année internationale des légumineuses, vendredi dernier au Burkina Faso. C’est la ville de Kongoussi, dans la province du Bam, région du Centre-Est, qui a abrité l’événement placé sous la présidence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et sous le parrainage de la Première dame du Faso, Mme Sika Kaboré, présidente de la Fondation Kimi.
Le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, coordonnateur du CILSS, a pris part à la célébration aux côtés de plusieurs de ses homologues de la sous-région ainsi que de nombreuses délégations venues de tous les continents. Etaient présentes aussi de nombreuses personnalités œuvrant pour la promotion de l’agriculture à travers le monde notamment l’ambassadrice spéciale de l’année internationale des légumineuses 2016, Mme Maggy Habib et la directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, Mme Maria Helena Semedo.
Après le mot de bienvenue du gouverneur de la région du Centre-Nord, le président de la Chambre d’agriculture du Burkina Faso, a indiqué que le choix de l’année 2016 comme année internationale des légumineuses par les Nations unies a non seulement permis de promouvoir la culture des légumineuses telles que les haricots, les lentilles et les pois sur le continent mais surtout de faire prendre conscience au monde paysan l’importance et les valeurs nutritionnelles des légumineuses désormais surnommées «La viande du pauvre en milieu rural». Il a profité de cette tribune pour rappeler les difficultés des agriculteurs du continent : coût élevé des intrants, insuffisance de matériels de conservation et d’infrastructures de stockage, insuffisance d’équipements agricoles.
La directrice générale adjointe de la FAO, Mme Maria Helena Semedo, a indiqué que les légumineuses « constituent une part essentielle du régime nutritionnel dans le monde » mais que « la valeur et les propriétés nutritionnelles demeurent méconnues et trop peu appréciées ». Ce qui justifie, dira-t-elle, la déclaration de 2016, « Année internationale des légumineuses » par l’Assemblée générale des Nations unies. Dans son intervention, le ministre Kassoum Denon, rappellera tout l’intérêt de cette célébration pour la région du Sahel, avant d’expliquer que les légumineuses sont remplies de minéraux tels que le fer, le zinc et le folate. C’est pourquoi, dira-t-il, elles font partie, depuis des siècles, de nombreux régimes alimentaires dans le monde et particulièrement dans le Sahel. Il fera remarquer aussi que l’introduction de légumineuses dans les systèmes de cultures multiples comme la culture intercalaire ou la simple rotation des cultures, est importante pour la gestion durable des nutriments du sol, pour l’amélioration de la structure du sol, et globalement, il s’agit d’un pas important vers la mise en œuvre de pratiques agricoles plus durables. « Ceci est d’importance fondamentale pour notre région compte tenu du besoin d’intensification de la production alimentaire tout en utilisant au mieux les ressources naturelles et en renforçant la résilience face au changement climatique », a-t-il développé.
La capacité des légumineuses à améliorer la structure des sols réduit les besoins en fertilisants synthétiques, et de fait réduit les émissions de gaz à effet de serre et diminue le risque de pollution du sol et de l’eau, a encore souligné Kassoum Denon. L’introduction de légumineuses dans la rotation de cultures dans un système agricole réduit le risque d’érosion du sol en améliorant sa structure (stabilité de l’agrégat du sol, l’aération du sol et la capacité de rétention d’eau du sol) en plus de soutenir la biodiversité du sol (comme l’activité microbienne de stimulation des racines). En outre, les légumineuses contribuent à réduire les parasites et les maladies quand elles sont utilisées comme engrais vert ou dans la culture intercalaire ; la pratique de cultiver deux ou plusieurs cultures dans le même champ et en même temps », a-t-il insisté tout en rappelant les projets enregistrés dans la région du Sahel dans la promotion de la culture des légumineuses telles que les haricots verts, les pois et autres lentilles et surtout l’introduction de ces produits dans la culture alimentaire de la région. Selon le ministre Denon, cette célébration vise donc à sensibiliser plus l’opinion publique aux avantages nutritionnels des légumineuses dans le cadre d’une production vivrière durable, à l’appui de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La célébration de cette année a été une excellente occasion de favoriser des rapprochements dans toute la chaîne de production de manière à mieux exploiter les protéines issues des légumineuses, à renforcer la production de légumineuses à l’échelle mondiale, à tirer un meilleur parti de la rotation de cultures et à trouver des solutions aux problèmes qui se posent dans le commerce des légumineuses. « Notre région a donc besoin d’un accompagnement accru des partenaires du secteur agricole à travers le monde pour développer ses cultures résilientes qui s’adaptent parfaitement à notre région et qui favoriseront la lutte contre l’insécurité alimentaire récurrente qui caractérise notre espace », a-t-il plaidé. Dans une brève intervention, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, s’est réjoui du choix de la région sahélienne de l’Afrique à travers son pays pour abriter cette importante célébration à portée mondiale. Selon lui, 2016 a été une excellente année et surtout une opportunité pour promouvoir la culture des légumineuses à travers le monde. Il a ainsi réitéré ses vives félicitations à la FAO pour les moyens mobilisés en faveur du continent afin de faciliter l’introduction de nouvelles variétés de légumineuses qui font désormais partie des aliments à haute valeur nutritive et sont peu onéreuses.
Saisissant l’occasion, le chef de l’Etat Burkinabè a rappelé que « le gouvernement du Burkina Faso a mis l’accent sur les légumineuses afin d’atténuer la vulnérabilité des femmes et accroître la résilience des populations face aux aléas du climat. Cette année, la production du Faso en légumineuse est évalué à 750.000 tonnes ». Il invitera ainsi les partenaires du secteur agricole à travers le continent à aider les gouvernants du continent à promouvoir la culture des légumineuses à travers l’aide à la recherche agricole pour développer de nouvelles variétés à cycles courts et adaptés aux changements climatiques.
La cérémonie de clôture de l’année internationale des légumineuses a pris fin par une visite de stands qui a permis de découvrir les variétés de niébé, de soja, d’arachide et de voandzous (pois de terre) produits et transformés dans les treize régions du Burkina Faso.
(Ccom : Agriculture)
Source: essor