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Clap de fin au Fespaco : Le film » Fièvres » du Marocain Hicham Ayouch s’empare de l’étalon d’or

Le Mali ramène dans sa gibecière, le poulain d’argent  avec  » Devoir de mémoire  » de Mamadou Cissé ( 2 millions de Fcfa),  placé dans la catégorie des films documentaires et un siège d’honneur dans la salle de ciné Guimbi de Bobo Dioulassa. C’est le Président par intérim du Faso, Michel Kafando, en compagnie de son épouse, qui a remis le célèbre étalon d’or de Yennenga. Il avait à ses côtés les membres du gouvernement et de nombreux invités de marque.

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Après une semaine de films et de fête, le grand festival du cinéma africain de Ouagadougou s’est achevé sur une note de satisfaction. 86 films et documentaires étaient en compétition officielle au Fespaco. Sélectionnées parmi quelque 700 films inscrits pour les compétitions, les œuvres retenues ont été réparties en cinq catégories, dont 19 films pour la compétition officielle « long-métrage », 22 pour la catégorie « court-métrage » et 20 pour la compétition officielle « documentaire« . S’ajoutent à ceux-là,9 films pour la compétition officielle « série TV« . Pour un montant total distribué, en plus des prix spéciaux, de 152 millions de Fcfa, a rappelé le délégué général du Fespaco, dans son allocution.

Le président du Faso par intérim après avoir remis l’étalon d’or au Marocain Hachim Ayouch, a exprimé sa satisfaction quant à la réussite de cette 24e édition, avant de rappeler :  » Nous avons promis contre vents et marrées de projeter le film Timbuktu, nous l’avons fait. Nous vous avons promis une belle fête, nous avons tenu parole grâce à vous. Le Fespaco c’est votre fête et vous nous avez montré que vous y tenez  « .

Après avoir reçu son prix, le réalisateur très ému a déclaré : « Je suis Africain et fier de l’être. On nous a volé notre passé, on a tenté de voler notre histoire, mais notre culture nous appartient et il est temps de prendre les choses en main maintenant. Nous sommes un continent beau, noble et riche, nous sommes la mère de toute la terre et nous sommes les sages du monde« , a-t-il déclaré. Il a également appelé à « changer les mentalités grâce à l’art, à l’imaginaire et à l’éducation« .

Il faut rappeler que  Hicham Ayouch est journaliste de formation, et frère cadet de Nabil Ayouch, lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga en 2001 avec « Ali Zaoua« . Le film  » Fièvres  »  raconte l’histoire d’un enfant de 13 ans nommé Benjamin, qui part vivre chez son père Karim. Ce dernier, qui vit lui-même chez ses parents, se retrouve complètement démuni face à ce garçon qui bouleverse sa vie.

Les Etalons d’argent et de bronze ont récompensé, respectivement, le film « Fadhma N’Soumer » du réalisateur algérien Belkacem Hadjadj (10 millions de fcfa) et « L’Oeil du cyclone » du Burkinabé Sékou Traoré (5 millions de fcfa).Ce dernier est d’ailleurs, la grande révélation de ce Fespaco, raflant le prix Oumarou Ganda, récompensant une « première œuvre « , ainsi que ceux de la meilleure actrice (Maimouna N’Diaye) et du meilleur acteur (Fargass Assandé) 1 million de fcfa chacun. Dans la catégorie des courts-métrages, le poulain de bronze (1 million fcfa) est revenu à  » Zakaria  » de Leila Bouzid de Tunisie ; le poulain d’argent  (2 millions de fcfa) est décerné à  » Madame Esther  » de Madagascar et le poulain d’or (3 millions de fcfa) a été raflé par  » De l’eau et du sang  » du Maroc.

Dans la catégorie des films documentaires, le premier prix (3 millions fcfa) est revenu à  » MinersShot  down  » de l’Afrique du Sud, le deuxième prix (2 millions de fcfa) à  » Devoir de Mémoire  » de Mamadou Cissé du Mali et le troisième prix ( 1 million de fcfa) à  » Tango negro  » de l’Angola. Dans la catégorie série Tv, deux prix ont été décernés. Celui de la meilleure série (3 millions de fcfa) revient à  »chroniques africaines  » de la Côte d’Ivoire et le prix spécial du jury ( 2 millions de fcfa) à  » Eh les hommes, eh les femmes  » du Burkina Faso.

Les prix des institutions ont également été décernés.

Ainsi, le prix spécial de l’intégration de la CEDEAO (15 millions de fcfa) a été remporté par  » l’œil du cyclone  » du Burkina Faso et celui de la meilleure réalisatrice (10 millions Fcfa) à  » Dyana Gueye  » du Sénégal.

Le prix de l’Union européenne (7 millions Fcfa) est revenu à  » Avant les printemps  » de l’Egypte.

Nous reviendrons sur la liste complète des différents prix.

Les coulisses

Les cadres maliens vivant au Burkina offrent un cocktail à la délégation

Après la cérémonie de clôture, la délégation malienne sur invitation des cadres maliens vivant au Burkina a été reçue dans le domicile du comptable de l’Ambassade du Mali au Burkina. Un cocktail a été offert en toute convivialité, bien que l’engouement a été entaché par l’attentat meurtrier survenu à Bamako, faisant plusieurs morts, et la disparition d’un agent de l’Ambassade, le vendredi 6 mars.

L’invitation a été appréciée à sa juste valeur par la délégation. Salif Traoré a, au nom de toute la délégation, remercié le geste et appelé à l’union et à l’entente, car ce n’est que de cette façon que l’on deviendra gagnant, a-t-il déclaré.

 

La comédienne Viviane Mina Sidibé, ambassadrice

du ciné Guimbi de Bobo-Dioulasso

Le ciné Guimbi est en pleine réfection. A l’occasion de la 24e édition du Fespaco, un jeu-concours pour le choix du film qui sera projeté à l’ouverture a mis aux prises les festivaliers. Plus de 4000 d’entre eux ont choisi leur film préféré. Un autre tirage au sort a été organisé lors de la cérémonie de remise des prix spéciaux à l’intention de tous ceux qui s’étaient prêtés au jeu. C’est alors que le bulletin de la comédienne Viviane Sidibé a été tiré au sort, faisant d’elle l’invitée d’honneur et l’ambassadrice du ciné Guimbi. Une nouvelle qui a beaucoup réconforté la délégation malienne qui, pour cette édition, n’a pas ramené grand-chose dans sa gibecière.

« Timbuktu » repart avec deux prix

Le film vedette du festival, « Timbuktu », du Mauritanien Abderrahmane Sissako, n’a pas remporté grand-chose à cette édition du Fespaco. Il s’est contenté des prix du meilleur décor et de la meilleure musique. Un contraste saisissant quand on sait que ce film avait été auréolé fin février en France de sept Césars, dont celui du meilleur film. Toujours autour de « Timbuktu », il y a lieu de rappeler que la sécurité avait été renforcée pour cette 24e édition du Fespaco et que grâce à ce film, l’on a compris que nos salles de cinéma étaient vraiment étroites. Timbuktu a été le film le plus médiatisé de cette 24e édition. Trop nombreux sont ceux qui n’ont pu voir le seul long métrage mauritanien en compétition. Le film a souffert de sa prévisible popularité, mais aussi de décisions discutables des organisateurs du Fespaco. D’abord, l’absence de projection de presse matinale a obligé les hommes de média à chercher à assister aux projections grand public. Et, les spectateurs étaient plus nombreux que les places disponibles.

 

Une cuvée de grande qualité

Les longs métrages en compétition n’avaient pas à rougir de leurs homologues de Cannes ou de Berlin. Le cinéma africain a ébloui les festivaliers par son originalité, sa diversité et son professionnalisme. Abordant souvent des sujets authentiquement africains et mettant en scène des acteurs locaux de talent, les œuvres présentées ont su toucher un public international plus que ravi par ces nombreuses découvertes.

Des salles trop rares et trop pleines

Si les festivaliers matinaux entraient sans problème dans les salles de projection, plusieurs cinéphiles nocturnes ont été frustrés d’être obligés de tourner les talons sans voir le film qu’ils convoitaient : les salles n’étaient ni assez nombreuses ni assez vastes, et dans certains cas, le nombre de billets vendus dépassait le nombre de places disponibles.  Vivement le retour des projections en plein air.

Clarisse NJIKAM, envoyé spécial

Source: L’Indépendant
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