C’est une petite révolution qui se met en marche dans les couloirs feutrés du Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako. Le Procureur de la République du Pôle national économique et financier (PNEF), AG Houssa Mohamedine, vient d’annoncer une réforme qui pourrait bien changer la donne : la collégialité dans la Chambre correctionnelle spécialisée en matière économique et financière. Une évolution qui s’inscrit dans l’application de l’article 27 de la loi n°2024-030 du 13 décembre 2024.
Désormais, les affaires ne seront plus tranchées par un juge unique, mais par trois magistrats. Ce changement peut sembler anodin pour le profane, mais il marque un tournant majeur dans le fonctionnement de la justice économique et financière au Mali. Moins de décisions solitaires, plus d’équilibre dans les jugements et une meilleure protection contre les ingérences extérieures. En clair, une tentative de restauration de la confiance envers une institution souvent accusée d’être sous influence.
Les audiences se tiendront chaque jeudi à 09 heures jusqu’à fin mars 2025, avant d’être déplacées aux mercredis à partir du 31 mars, au siège du PNEF à Badalabougou. Un réaménagement destiné à fluidifier la gestion des dossiers et à éviter l’accumulation des affaires en souffrance.
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Reste à voir si cette réforme produira les effets escomptés. Car une justice crédible ne se décrète pas, elle se construit dans la durée, avec des magistrats compétents et intègres, des moyens adéquats et une indépendance réelle vis-à-vis des influences politiques et économiques. Il ne suffit pas d’instaurer la collégialité, encore faut-il que le dispositif fonctionne de manière efficace et transparente.
En attendant, cette initiative mérite d’être saluée. C’est un signal positif envoyé à l’opinion publique et aux partenaires du Mali. Espérons seulement qu’il ne s’agisse pas d’une promesse sans lendemain, mais bien du début d’un renouveau pour la justice malienne.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net