Sur le rapport du ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, le Conseil des Ministres a pris acte, ce mercredi 23 août 2023, d’une communication écrite relative à la Stratégie nationale de Lutte contre la Corruption et son plan d’Actions 2023-2027. La Stratégie nationale de Lutte Contre la Corruption vise à doter le Mali de mécanismes opérationnels et efficaces de lutte contre la corruption et de promotion de la gouvernance dans le respect des Droits de l’Homme et des règles d’éthique et de transparence.
Selon le communiqué du conseil des ministres, notre pays, à l’instar de nombreux pays en développement, est confronté au fléau de la corruption qui constitue un frein à son développement économique et social.
En l’absence de mesures efficaces, la corruption peut compromettre, de façon notoire, les efforts pour l’instauration d’une bonne gouvernance à cause de ses multiples méfaits, notamment le gaspillage des ressources financières, la baisse de la croissance économique, l’augmentation des coûts de transactions, la réduction de la qualité des services, la création d’un environnement d’insécurité multiforme.
Le communiqué rappelle que notre pays a signé et ratifié des instruments juridiques communautaires, régionaux et internationaux de lutte contre la corruption, notamment la Convention des Nations-Unies contre la corruption du 09 décembre 2003, qui recommande aux Etats parties « d’élaborer et d’appliquer les politiques de prévention de la corruption efficaces et coordonnées, qui favorisent la participation de la Société civile et reflètent les principes d’Etat de droit, de bonne gestion des affaires publiques et des biens publics, d’intégrité, de transparence et de responsabilité ».
Dans le cadre de la lutte contre la corruption, le Gouvernement a initié plusieurs actions, notamment : la tenue des Etats Généraux sur la corruption et la délinquance financière ; l’adoption de la Stratégie nationale de Lutte contre le Blanchiment de capitaux et le Financement du terrorisme et de la Politique nationale de Transparence ; la mise en place d’un dispositif institutionnel de prévention, de détection et de répression de la corruption constitué entre autres du Bureau du Vérificateur Général, de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières, de l’Office Central de Lutte Contre 1’Enrichisscmcnt illicite, de la Section des Comptes de la Cour Suprême, du Pôle national Economique et financier.
Malgré ces acquis, il ressort du rapport diagnostic un certain nombre d’insuffisances, notamment : l’absence d’un document de stratégie ; un très faible bilan global de la répression et le nombre très faible de condamnations et de recouvrement ; les privilèges de juridiction de certains agents publics, les immunités ; l’absence de dispositif de protection des lanceurs d’alerte.
Pour pallier ces insuffisances, les Autorités de la Transition se sont engagées à faire de la lutte contre la corruption l’un des chantiers majeurs de la refondation de l’Etat.
La présente stratégie est élaborée dans ce cadre. Elle s’inscrit en droite ligne dans la mise en œuvre du Plan d’Action du Gouvernement de Transition et des recommandations des Assises nationales de la Refondation en vue de promouvoir la bonne gouvernance à travers l’instauration d’une lutte efficace contre la corruption et l’impunité sous toutes leurs formes.
La Stratégie nationale de Lutte Contre la Corruption est articulée autour quatre (04) axes stratégiques à savoir : la gouvernance et les réformes ; la prévention des faits de corruption ; la répression et la réparation ; la communication.
La Stratégie nationale de Lutte Contre la Corruption est mise en œuvre à travers des plans d’actions dont le premier couvre la période 2023-2027, financé par l’Etat et ses partenaires.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin