Le Centre international de conférences de Bamako a abrité, le lundi 13 janvier 2025, la cérémonie de lancement officiel de la 3ème édition de la semaine de la justice sous le thème : « La justice à l’ère des reformes ». Ladite cérémonie était présidée par le ministre de la justice et des droits de l’Homme, garde des sceaux, Mamoudou Kassogué, en présence d’autres membres du gouvernement et de l’ensemble des membres de la famille judiciaire. Lors de cette cérémonie, le ministre Kassogué a précisé que la « justice est incontestablement un des facteurs clés de la paix et de la stabilité sociale ».
Dans ses mots de bienvenue, le président de la commission d’organisation, Boubacar S. Diarrah, non moins secrétaire général du ministère de la justice et des droits de l’Homme, a fait savoir que plusieurs activités sont prévues dans le cadre de cette 3ème édition de la semaine de la justice dont la tenue de la première formation collégiale au niveau du Pôle national économique et financier ; la remise de matériels informatiques à certaines structures ; le Déjeuner-débat avec la Presse. Pour sa part, le ministre de la justice et des droits de l’Homme, garde des sceaux, Mamoudou Kassogué, a indiqué que la semaine de la justice vise à rapprocher davantage la justice des justiciables, à renforcer la visibilité de ses actions, mais aussi à amener l’institution judiciaire à s’acquitter de son devoir de redevabilité et de reddition de comptes auprès de nos concitoyens, voire du peuple au nom duquel la justice est rendue. Avant d’ajouter que l’Administration, y compris l’administration judiciaire, a l’obligation d’être à l’écoute des citoyens, d’être au plus près d’eux pour connaitre leurs appréhensions et leurs difficultés et d’œuvrer à y apporter les réponses adéquates. « A l’instar des autres services publics de l’Etat, la justice a le devoir de se rapprocher davantage des justiciables au regard de la portée des actes et des enjeux qu’elle représente pour eux, de façon individuelle, s’agissant de leur honneur, leur dignité, leurs biens ou même leur vie, et de façon collective, en ce que la justice est incontestablement un des facteurs clés de la paix et de la stabilité sociale. Au moment où notre pays s’est engagé dans un vaste chantier de refondation de l’Etat, où l’institution judiciaire cherche à restaurer la confiance entre elle et les citoyens, il était tout à fait indiqué d’instituer un cadre d’échanges réguliers pouvant servir de vecteurs pour des messages réciproquement bénéfiques aux usagers du service public de la justice et aux acteurs judiciaires », a déclaré le ministre Kassogué. Selon lui, les défis de la justice malienne, en matière de lutte contre la corruption, la délinquance économique et financière, de lutte contre l’impunité, de protection de nos mœurs et de nos valeurs sociales et culturelles, ont amené le Département à engager des réformes qui ont abouti à la création et à l’opérationnalisation du Pôle National Economique et Financier, au Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité, de l’Agence de Recouvrement et de Gestion des Avoirs Saisis ou Confisqués et au Parquet Spécialisé de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale Organisée. En trois ans, dit-il, il a été recruté 316 auditeurs de justice, 240 Greffiers en Chef, 125 fonctionnaires de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée. A titre illustratif, précise-t-il, le nombre d’auditeurs de justice recrutés, en 3 ans, dépasse la moitié des effectifs actuels de magistrats, soit environ 250 magistrats. Le ministre a fait savoir que la bonne nouvelle, pour l’institution judiciaire notamment, c’est la disponibilité d’un logiciel, presque déjà prêt, conçu par l’Agence des Technologies de l’Information et de la Communication du Mali, (AGETIC), en collaboration avec les acteurs judiciaires et les informaticiens de son Département, qui sera déployé, dans les semaines voire mois à venir, pour le traitement informatisé des dossiers judiciaires, chaîne civile, chaîne pénale, casier judiciaire, certificat de nationale, avec une interconnexion de l’ensemble des services judiciaires. Par ailleurs, il a informé que le Président de la Transition, Chef de l’Etat, vient d’instruire l’institution du prix de l’intégrité judiciaire «Feu Daniel A TESSOUGUE » dont les modalités et les critères d’attribution feront l’objet de précisions ultérieurement. Dans le même ordre, le ministre a donné des orientations pour la création de la médaille de mérite de la justice.
Cette cérémonie de lancement a pris fin par la remise des exemplaires du nouveau code pénal et code de procédure pénale aux acteurs de la justice par le ministre Kassogué.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain