Il n’y a pas si longtemps, en effet, l’opinion était braquée sur l’issue de la querelle de leadership progressivement devenue une bataille pour la paternité de l’aile politique de la Transition. La polarisation du débat atteignait même les proportions de désaveu pour un chef du Gouvernement isolé par une succession de frondes qui affectent considérablement sa légitimité au poste de Premier ministre. Le risque d’en perdre la dignité était si périlleux que les lieutenants du PM de la Rectification ont jugé opportun de sortir les griffes, avec des coups de boutoir qui n’épargnaient ni le camp adverse, ni les hautes autorités avec lesquelles une rupture paraissait imminente jusqu’à la tournure spectaculaire des événements. Il s’agit du gel de toutes les activités politiques par les hautes autorités, une mesure sur laquelle Choguel Maïga a sauté comme un naufragé sur une chaloupe, tandis qu’elle désarçonne ses nouveaux adversaires du M5-RFP ainsi que leur parrain tapi dans le gouvernement. Le malaise, selon tous les observateurs avertis, se mesurait d’ailleurs au peu d’entrain avec lequel le ministre de l’administration territoriale a procédé à la lecture du communiqué de suspension des activités des partis politiques et associations à caractère politique.
L’imam Mahmoud Dicko dans la logique de Jihad
Depuis l’Algérie où un prolongement de son séjour lui est imposé par le redoutable glaive des autorités de la Transition, l’imam Mahmoud Dicko a donné de la voix avec plus de vigueur que naguère. Dans une vidéo largement reprise sur les réseaux sociaux, le président d’honneur de CMAS, une entité politique en disgrâce, est revenu plus longuement que d’habitude sur la situation qui prévaut au Mali ainsi que sur ses relations avec les pouvoirs. Ses complaintes n’ont plus trait aux manœuvres et interférences perfides pour l’opposer aux colonels – qu’ils n’appelle plus d’ailleurs ses enfants -, l’heure est plutôt à la contre-attaque. Et Mahmoud Dicko ne porte plus de gant pour fustiger la Transition à coups de dénonciations. Pour lui, en effet, l’hostilité que lui déclarent les autorités en place ne découle ni d’enjeux pouvoiristes quelconques, ni d’une convoitise matérielle. Elle lui est surtout attirée par son intransigeance aux valeurs religieuses constamment foulées aux pieds par ceux qui ont la responsabilité du pays. En clair, le chef incontesté des sunnites maliens tire la sonnette d’alarme et en appelle au secours de l’Islam en danger au Mali. Pas besoin, pour ce faire, de cheminer cette fois avec les politiques qu’il qualifie de mécréants pour la plupart. Il sonne plutôt le rappel des troupes djihadistes sur lesquelles il compte en bravant sa crainte de retourner au bercail.
Les autorités sportives maliennes et le regret d’après CAN
Les autorités sportives maliennes viennent de s’illustrer par une trivialité aussi étonnante qu’inédite dans la gestion de la récente campagne ivoirienne. De source bien introduite, en effet, les instances du football continental ont été les destinataires d’une correspondance par laquelle la partie malienne réclame un remboursement pour la restauration de l’équipe nationale de football pour le compte de la dernière CAN ivoirienne. Nos sources indiquent que la CAF a répondu à la requête des autorités sportives maliennes par le refus catégorique de leur rendre la somme de 29 millions correspondant à trois journées de restauration. La Confédération africaine de football tire argument de la préférence du Mali à son autonomie, lors de la CAN 2023. On se rappelle, en effet, qu’en vue de prévenir d’éventuelles malveillances du pays hôte en tant que potentiel adversaire, le staff malien avait renoncé à toute prise en charge extérieure et ne saurait de ce fait prétendre à un remboursement. Il semble, à en croire nos sources, que la requête ne soit pas passée par les voies appropriées d’acheminement à la CAF et que la Fédération n’en a pris connaissance qu’avec le retour de la missive en tant qu’interlocuteur exclusif de la CAF.
Le président de la Codem n’a pas quitté le bercail
L’information s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, avec des éléments de langage qui correspondent manifestement à l’identité du président de la Codem. Alhouseini Amion Guindo est en effet bel et bien l’auteur du brûlot auquel allusion
est faite dans un certain post selon lequel il a choisi de quitter le pays pour échapper aux représailles de la junte malienne. Joint par nos soins, le président de la Codem s’inscrit en faux contre les insinuations de sa fuite et affirme se trouver au Mali en lieu sûr et à l’abri d’éventuelles atteintes malveillantes. Le président de Jigiya Koura n’ignore pas toutefois que ses prises de position audacieuses pourraient lui attirer des ennuis et assure avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour déjouer d’éventuelles désagréments. Quant aux motivations de l’information, il les met au compte de manœuvres désespérées pour le mettre hors du jeu politique par un exil à l’extérieur.
Deux journées de fête au Mali
Rarement une fête de ramadan a suscité autant de polémique au Mali. Il y a une semaine jour pour jour, l’esprit de souveraineté gagnait le domaine du culte en inspirant aux autorités religieuses maliennes la prise en compte des critères locaux dans la détermination du calendrier lunaire. Exit les repères et signaux habituels en provenance de la Mecque que les nôtres ont étrangement devancée et ignorée en célébrant l’Eid Fitr le mardi dernier. Il n’en demeure pas moins que les adeptes de la journée du mercredi ont trouvé également leur compte. Et pour cause : la journée du mercredi a été déclarée chômée et payée sur toute l’étendue du territoire, en vertu notamment de la loi 05-040 sur les fêtes légales en République du Mali. Et il n’y a pas eu besoin de savoir s’il s’agit un jour intercalaire d’autant que la mesure semble motivée par le souci d’équilibre entre les tendances religieuses inviolables sur la question. Chacune a finalement trouvé son compte dans le populisme de la Transition.
Rassemblées par la Rédaction