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CHOGUEL KOKALA MAIGA SUR RFI HIER À PROPOS DE LA MISE EN PLACE DU CNT : “LA MILITARISATION À OUTRANCE DE L’ETAT NE SERT NI L’ARMÉE NI LA SOCIÉTÉ …”

Partenaires d’hier et presque adversaires aujourd’hui, les leaders du Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) et le groupe des Colonels putschistes du 18 août dernier ne parlent pas du même langage principalement sur la gestion du pays et surtout pour la construction d’un Mali nouveau. C’est ce qui expliquent les propos du porte-parole du M5-RFP, Choguel Kokala MAIGA sur les antennes de RFI hier mercredi 09 décembre 2020. 

 

Dr MAIGA s’est exprimé sur la mise en place du Conseil National de Transition, la militarisation à outrance de l’Etat malien, l’incertitude sur la refondation de l’Etat, etc. 

En dépit de nombreuses contestations, le Conseil National de Transition a été installé le samedi 5 décembre. Le Colonel Malick DIAW, l’un des meneurs du Coup d’État, a été élu à sa tête. Le M5-RFP, qui avait mené la contestation contre le président déchu IBK, avant le Coup d’État, dénonce la militarisation de la Transition et refuse de participer au CNT. Pourtant, certains de ses membres ont décidé d’y siéger. Comment le comprendre ? Lisez les propos du Choguel Kokala MAIGA !

Sur la position officielle du M5-RFP par rapport au Conseil National de Transition, son installation et l’élection du Colonel Malick DIAW en sa tête, Chogel K. MAIGA a été sans détours. “Ce Conseil a été installé dans l’illégalité totale, en violant la charte de la Transition, en violant les décrets qui instituent composition et clefs de répartition du Conseil National de Transition… qui étaient d’ailleurs en son temps contestés par le M5, mais on passe sur ça… “, a-t-il rappelé.

“Même ces textes ont été violés ! Parce que c’est dit clairement que ce sont les entités qui désignent leurs représentants, il n’est pas prévu de représentation individuelle. Or, ce qui s’est passé, c’est que les entités n’ont pas envoyé de noms. Les militaires ont appelé les personnes une à une, on ne sait pas ce qui s’est passé entre eux. Est-ce qu’ils les ont convaincus? Est-ce qu’ils les ont menacés ?”, s’est-il interrogé. Ensuite, il a ajouté que dans ces conditions, on ne peut pas parler de large victoire !

“Lorsque vous choisissez vous-même des gens, sur des bases illégitimes, illégales, pour les mettre dans une salle, mais qu’est-ce qu’ils vont faire, sinon voter pour vous ?”, a-t-il dit.

Concernant la position du M5 vis-à-vis de ceux de ses membres qui ont décidé, malgré cela, de siéger au CNT, M. MAIGA a dit ceci : “le M5 va rendre public dans les jours à venir un document intitulé « Notre vision de la Transition». A cette occasion, toutes ces questions vont être traitées et exposées”, a-t-il annoncé. Choguel a précisé aussi que le M5 n’a pas désigné de personne, et les personnes qui ont été désignées soi-disant au nom du M5, n’ont pas envoyé de dossier. Leur nom s’est retrouvé sur cette liste-là sans leur accord”, a-t-il affirmé.

Par rapport à l’avenir de certains de leurs membres au M5-RFP qui ont accepté de siéger dans le CNT, Choguel K. MAIGA a dit que cela est un autre débat. “Nous allons discuter avec eux et nous déciderons de la conduite à tenir”, a-t-il indiqué.

Pour les difficultés de compréhension des Maliens sur la participation du M5-RFP au CNT, il a laissé entendre ceci : “Ce que les populations ne comprennent pas surtout, c’est la façon qu’ont les militaires d’accaparer tous les leviers du pouvoir ; ce que la population ne comprend pas, c’est le fait que des gens qui ont manifesté publiquement contre le changement, se trouvent aujourd’hui presque majoritairement dans le CNT. Donc, le peuple a tout compris ! Les décisions individuelles ne peuvent pas engager une collectivité ! Chez vous en France, lorsque MACRON a pris le pouvoir, il a pris des gens de la droite pour faire d’eux des ministres” a-t-il expliqué. “Est-ce que, un jour seulement, on a accusé la droite d’avoir des gens autour de MACRON pour être ministres ?”, a-t-il interrogé.

Est-ce que ceux qui siègent au CNT ne devraient pas quitter le M5 ? “Nous ne demanderons rien, c’est une décision personnelle”, a-t-il répondu.

S’agissant de la possibilité d’attaquer en justice l’irrégularité de la procédure de désignation des membres du Conseil National de Transition, le porte-parole du M5-RFP a été clair. “Les documents dits légaux qui fondent cette Transition, c’est la charte et les différents décrets qu’ils ont pris. Le tout a été violé allègrement, des personnes ont été individuellement appelées à Kati, dans le camp militaire ou dans les bureaux du Vice-président, et elles ont été nommées. Le bon sens voudrait qu’on l’attaque ! Maintenant on a fait une déclaration qui a annoncé nos intentions, nous aurons des réunions de concertation pour définir de façon globale notre stratégie pour imposer les changements pour lesquels les Maliens se sont battus”, a-t-il expliqué.

Pour une perspective des manifestations dans les rues, il a indiqué qu’il ne saurait le dire aujourd’hui sans une décision collective. Et si le M5-RFP garde encore la même capacité de mobilisation qu’avant le Coup d’Etat, M. MAIGA a été sans équivoque.

“Le temps nous le montrera. Avant les premières mobilisations, la presse nous a posé la même question et moi je pense que les Maliens sont dans de bonnes dispositions. Je suis certain que les Maliens trouveront la forme appropriée pour exprimer leur mécontentement. Il faut aller au-delà, aller vers toutes les forces vives qui ne sont pas d’accord avec la confiscation du processus du changement, qui ne sont pas d’accord avec le hold-up qui est exercé aujourd’hui sur les institutions de la Transition”, a-t-il rassuré.

Source : Le Soir De Bamako

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