« J’ai hérité ce métier de mon défunt père, Depuis l’âge de huit ans, j’ai commencé à travailler auprès de mon père. Etant le premier fils de la famille, mon père ne faisait rien, en matière de forgeron, sans moi. C’est avec les revenus de ce métier qu’il m’a trouvé une femme et à cinq de mes frères », dit Bâ Oumar, lui-même d’une fratrie compte treize fils au total. « Tous de même père mais de mères différentes », précise Oumar Sanogo.
« Notre père me disait que c’est avec le revenu tiré de ce métier qu’il s’est marié lui-même, acheté un terrain à usage d’habitation, celle où nous sommes », nous confie-t-il.
« Avant le décès de notre père, j’ai appris beaucoup de nouvelles techniques du métier. Nos parents fabriquaient uniquement des daba, des charrues, des charrettes, des couteaux. Mais à notre époque, il y a eu une évolution et une modernisation du travail. C’est pour cela que j’ai suivi d’autres formations pour renforcer celle de base que m’ont donnée mes parents », poursuit le jeune chef forgeron.
Avec ses nouvelles connaissances acquises, il s’est lancé dans la fabrication d’outils de travail de nouvelle génération tels que les semoirs, batteuses, décortiqueuses, poulies, multicultures, foyers améliorés, etc. Après le décès du père, Oumar Sanogo travaille avec tous ses frères et d’autres jeunes qui ne sont mêmes pas forgerons. « Aujourd’hui, j’ai 20 jeunes âgés de 15 à 40 ans qui travaillent dans l’atelier. Certains sont déjà qualifiés et d’autres sont encre des apprentis », explique Bâ Oumar.
« Je peux me faire une recette de 3 millions 500 milles francs, par an, si j’ai beaucoup de commandes. A l’approche de l’hivernage, des commandes nous viennent d’un peu partout du Cercle de Bla. Vu le nombre de commandes importantes, je travaille avec quatre forges, une dynamo à souder. Toutes les charges de la grande famille Sanogo et celles de mes apprentis sont supportées par les revenus de cet atelier», a dit Oumar.
Dans la configuration sociale, les forgerons sont classés dans la catégorie des hommes de caste. Selon les lois traditionnelles non inscrites, la chefferie d’un village ne sera pas confiée à cette classe sociale.
De l’histoire de la contrée, on retient que les Tangara, qui seraient venus après les Sanogo, sont devenus les autochtones de Bla. D’où des tiraillements entre les Sanogo et les Tangara, pour le statut de fondateur de la ville.
Source: L’Essor