Le match Cameroun-Mali coïncide avec le 60è anniversaire de l’Armée nationale. Une belle occasion pour les Aigles locaux de magnifier cet événement que notre pays célèbre depuis 1961
Si le capitaine Djigui Diarra et ses coéquipiers étaient au Mali, nul doute qu’ils allaient fêter, ce mercredi et avec l’ensemble de nos concitoyens, le 60è anniversaire des Forces armées du Mali (FAMa). En effet, depuis la création de l’Armée nationale le 20 janvier 1961, le Mali célèbre, chaque année et à travers tout le pays, cette date qui a marqué le départ de l’armée coloniale française. Inutile donc de dire que le 20 janvier est une date importante pour le Mali et les Maliens, surtout ce 60è anniversaire des FAMa qui intervient à un moment où le pays fait face à la crise sécuritaire la plus grave de son existence. Hasard du calendrier, la célébration de l’anniversaire de la création de l’armée nationale coïncide cette année avec un événement d’envergure nationale et qui focalisera, à n’en pas douter, l’attention des dizaines de millions de Maliennes et de Maliens, ce mercredi. Vous l’avez peut-être deviné, il s’agit du match Cameroun-Mali, comptant pour la deuxième journée de la phase de poules du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Ce n’est pas une finale et il n’y a ni trophée, ni médaille au bout de cette confrontation. Mais cela n’enlève rien à l’enjeu de cette explication entre les deux favoris de la poule A.
D’un côté, il y a les Camerounais, hôtes du tournoi et qui se doivent de gagner pour rassurer leurs supporters après le court succès de la première journée contre le Zimbabwe (1-0) et de l’autre les Aigles locaux, vainqueurs, eux aussi de leur premier match (1-0 face au Burkina Faso) et qui ont à cœur de poursuivre sur la même lancée. Dans ce choc entre Camerounais et Maliens, il y a, bien entendu, la première place de la poule en jeu, mais au-delà, c’est un duel de suprématie entre deux sélections qui font partie des prétendantes au sacre. Contre le Zimbabwe, le Cameroun a outrageusement dominé le match (29 tirs en 90 minutes, dont 5 tirs cadrés, contre seulement 2 tirs pour les Warriors) et fait montre de beaucoup d’engagement.
Mais dans le jeu, les Lions indomptables n’ont pas été impressionnants et les locaux auraient même pu se faire piéger par les Zimbabwéens, notamment en première période. Comme le dit l’adage, comparaison n’est pas raison et chaque match a ses vérités, mais jugés à travers leur prestation contre le Zimbabwe, les Camerounais sont à la portée des Aigles, surtout si le capitaine Djigui Diarra et ses coéquipiers reproduisent la copie de leur deuxième période contre le Burkina Faso. C’est peut-être là que se trouve la clé de ce match pour le Mali qui, après une première demi-heure décevante face aux étalons du Faso, a bien réagi et produit un football plutôt séduisant.
On sait les Camerounais athlétiques et il faut s’attendre à voir les locaux pratiquer un football engagé. Pour les protégés du sélectionneur national Nouhoum Diané, le premier défi à relever sera donc physique. à défaut de répliquer du tic au tac aux Lions indomptables sur leur terrain favori, les Aigles locaux doivent chercher à poser le ballon, faire montre de solidarité sur la pelouse et surtout se rappeler que le Mali célèbre les FAMa mercredi et doivent se battre pour faire honneur à l’armée. Autrement dit, le capitaine Djigui Diarra et ses coéquipiers doivent se considérer comme des soldats en mission et tout faire pour gagner et magnifier la fête de l’Armée nationale si chère aux Maliens. Si les Aigles locaux l’emportent mercredi face aux Lions Indomptables, ils rendront heureux des milliers de Maliens et de Maliennes, y compris dans le rang des FAMa qui semblent avoir pris la mesure des forces du mal. En tout cas, ces derniers mois, l’Armée nationale a indiscutablement marqué des points dans la lutte contre le terrorisme et la sélection nationale rendrait un bel hommage à nos forces de défense, en gagnant, mercredi, contre le pays organisateur du CHAN.
Souleymane B. TOUNKARA
Mercredi 20 janvier au stade Ahmadou Ahidjo
16h : Cameroun-Mali
Source : L’ESSOR