J’ai écouté avec intérêt particulier le Discours à la Nation du PT Assimi Goïta. J’avoue très sincèrement que suis resté sur ma faim ! Il a peut-être l’intention de bien gérer sa transition après son second coup d’État du 24 Mai 2021 mais il lui manque les moyens et les conditions nécessaires pour y parvenir.
Le premier moyen dont il a besoin c’est le moyen humain. Avec cette armée, cette justice et cette administration publique je ne suis pas sûr qu’il va pouvoir arriver à changer quelque chose. La condition absolument nécessaire mais pas suffisante c’est la conscience et la consistance patriotique du Malien en général mais plus particulièrement la génération née après Mars 91. Ni le Colonel Goïta ni le prochain Président ne pourra réussir le challenge de la reconstruction du Malien en organisant des forums ou des assises. C’est un processus qui s’étale au moins sur une période de 30 ans et qui doit commencer dans nos familles, dans nos écoles, dans nos rues, dans nos lieux de culte, etc.
Pour l’image du Mali et pour préserver le peu de quiétude et de cohésion sociale qui nous restent, les démocrates Maliens doivent se donner la main afin d’aider le Président de la Transition à se sauver de lui-même et à se sauver de ceux qui l’ont pris en otage. Une autorité de transition issue de deux coups d’État est par essence une autorité illégale et illégitime. Une telle autorité dont les piliers reposent uniquement sur les armes à la place des urnes ne peut pas réussir un véritable projet de REFONDATION. D’ailleurs, les qualificatifs “Nationale” et “Inclusive” des ANR qui s’ouvrent demain sont déjà remis en cause par la non participation de tous les acteurs politiques et la tenue desdites Assises dans les zones où l’État est absent. Le caractère “exécutoire” des résolutions issues des phases finales est anti-démocratique et je me demande comment on peut imposer des résolutions à des Maliens qui n’ont pas pris part aux débats.
Sambou Sissoko
Source: Koulouba.com