Au centre du pays, dans la région de Mopti, une milice peule vient de naitre. Dénommée Alliance pour le Salut au Sahel (ASS), elle a pour objectif de défendre par les armes les populations peules contre les ‘’exactions’’ de la milice Dozo qui opère dans cette zone. Alors que les règlements de compte sont quasi-quotidiens, la création de ce mouvement fait craindre le pire.
Face au refus de la milice Dozo de se désarmer, un regroupement dit ‘’Alliance pour le Salut au Sahel’’ est née. « C’est une réalité, il y a un groupe peul qui est entrain de combattre la milice Dozo. Qui le constitue est la grande interrogation. Les gens ont favorablement répondu à l’appel, même le Ganda Izo qui est membre du Tabital Pulaaku est dedans », révèle cet enseignant qui vît dans la zone. Pour le président de Tabital Pulaaku de Bankass, la recrudescence des attaques dont les peuls sont victimes et l’inaction du gouvernement sont la cause de ce soulèvement. Des peuls du Burkina Faso et du Niger seraient dans ce mouvement naissant. Selon Moussa, un animateur dans une radio locale de la région, l’objectif de cette alliance est de s’auto-défendre. « On dit qu’ils veulent protéger leur communauté des exactions ainsi que leur bien, mais aussi s’opposer aux Dogons, Bozos et Bambaras avec qui ils ne s’entendent pas dans cette partie », déclare-t-il. La zone de couverture de l’Alliance pour le Salut au Sahel (ASS) s’étend de Douentza, Bandiagara, Koro jusqu’à Djenné.
Si autrefois les différends entre les peuls et leurs voisins Dogon, Bambara et Bozo tournaient autour du foncier et des espaces de pâturages l’adhésion de certains peuls aux groupes djihadistes, et les amalgames dont ils font objets ravivent les tensions. La cohésion sociale et le vivre ensemble en dépit des différentes initiatives pour calmer la situation sont au plus bas. « Les affrontement sont fréquents mais ils ne sont pas couverts. Il y a des déplacements forcés dans le cercle de Koro. Donc maintenant, les gens vont essayer de se venger », alerte cet enseignant de Bandiagara sous couvert d’anonymat.
Source: journaldumali