En Centrafrique, le Premier ministre André Nzapayéké a formé son nouveau gouvernement de transition. Il est composé à la fois de proches de l’ex-rébellion de la Seleka et des milices anti-balaka ainsi que de figures connues de la politique centrafricaine. Est-ce que cela suffira pour rétablir la sécurité dans le pays ? Rien n’est moins sûr d’autant plus que dès ce mardi 28 janvier matin, les armes ont de nouveau parlé dans Bangui.
Pas d’état de grâce pour le nouveau gouvernement d’André Nzapayéké dont la composition a été annoncée lundi 27 janvier au soir. Rien que ce mardi matin, sept personnes ont été tuées à Bangui. Et cet après-midi, la Croix-Rouge centrafricaine doit procéder à l’inhumation de trente corps retrouvés dans les rues de la capitale ces derniers jours.
Ce matin, les premiers échanges de tirs se sont produits entre des soldats français de l’opération Sangaris et des éléments de l’ex-Seleka. L’affrontement s’est déroulé au PK-12, près du site de cantonnement RDOT. L’ex-rébellion avance le bilan de deux morts et de huit blessés. Aucune victime n’est signalée côté français.
C’est dans ce camp de RDOT que lundi soir, tous les éléments de la Seleka du camp de Roux, ont été transférés en plein centre de Bangui. Le camp de Roux était le cœur du pouvoir de l’ancienne rébellion jusqu’à la démission de l’ex-président Michel Djotodia. Et 600 rebelles lourdement armés de ce camp, en plein centre-ville, auraient pu constituer une menace pour le nouveau pouvoir et leur transfert avec armes et bagages a donc été imposé, selon un membre du gouvernement, pour la sécurité des nouvelles autorités.
Ce matin, un autre site de cantonnement a été évacué également sur demande de la communauté internationale. Il s’agit du camp Kasaï, un camp situé près de la résidence de la présidente Catherine Samba-Panza qui concentrait depuis plusieurs jours de nombreuses tensions et violences meurtrières.