En Centrafrique, le porte-parole de la présidence, Guy-Simplice Kodegue, a lu ce lundi 27 janvier le décret annonçant la constitution du gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre André Nzapayéké. L’équipe gouvernementale compte 20 ministres parmi lesquels des représentants de la Seleka et d’anti-Balaka.
C’est une équipe resserrée que la présidente Catherine Samba-Panza et le Premier ministre André Nzapayéké ont décidé de constituer et qui compte 20 ministres. Nettement moins, par exemple, que le gouvernement Tiangaye III qui comptait 34 portefeuilles. Sur ces 20 ministres, on compte 7 femmes.
Autre point à signaler : celui du ministère hautement sensible de la Défense, attribué au général d’armée Thomas Théophile Timangoa. L’intitulé de son portefeuille est très symbolique : ministre de la Défense nationale, chargé de la reconstruction des armées, des anciens combattants, des victimes de guerre et du DDR (le processus du désarmement).
Ce qu’il faut noter également, c’est que nous trouvons, dans ce gouvernement, des noms associés à la Seleka qui dit avoir obtenu trois ministères : Herbert Gontran Djono Ahaba aux Travaux publics, Arnaud Djoubaye Abazène aux Transports et Abdallah Hassan Khadre aux Postes et télécommunications.
Nous trouvons aussi un homme censé représenter la mouvance anti-Balaka, même s’il est contesté, Léopold Narcisse Bara qui obtient le ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture.
D’un gouvernement à l’autre, certains ministres ont été reconduits dans leur fonction. Marie Noëlle Koyara a été maintenue au Développement rural et Aristide Sokambi, à l’Administration du territoire, un ministère clé puisque c’est lui qui est au coeur des préparitifs des élections.
Les critères du Premier ministre
Pour le Premier ministre André Nzapayéké, en choisissant son équipe, il fallait poursuivre sur l’élan de l’élection de la présidente Catherine Samba-Panza et tenir compte des réalités du terrain, et notamment de la situation « extrêmement complexe » dans le pays.
« Nous avons essayé de concilier deux choses : sélectionner, dans la mesure du possible, des technocrates, des personnes compétentes mais aussi tenir compte des réalités politiques et des rapports de force dans le pays, a expliqué le Premier ministre à RFI. L’autre critère, c’est la probité morale. Nous avons demandé que les services judiciaires et le ministère de l’Intérieur fassent des enquêtes de moralité et cela nous a permis aussi de nous orienter vers des personnes auxquelles on ne reprochait, à l’heure actuelle, rien du tout ».